Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal de Pok
19 mars 2018

"Mindhunter - Saison 1" de Joe Penhall : Emmanuel Macron contre les Vampires

mindhunter-saison-1On sait bien que les films ou les séries de David Fincher n'ont véritablement qu'un seul sujet : l'intelligence et ce qu'on en fait. Et même si Fincher n'est pas le showrunner de ce "Mindhunter" mais "seulement" le réalisateur des deux premiers et deux derniers épisodes de cette série consacrée à la naissance et au développement par deux francs-tireurs du FBI des théories de profilage, face à la prolifération d'un nouveau type de tueurs, sa marque est littéralement partout : le sujet et son traitement minutieux et délibérément anti-commercial évoquent inévitablement l'excellent "Zodiac", tandis que image - bleutée ou marron -, la BO scrupuleusement ciblée, la mise en scène froide et précise et la narration patiente poursuivent le travail de "The Social Network" ou "Gone Girl". Il faut ajouter quand même une référence écrasante qui plane sur toute la saison, le fameux face-à-face entre Clarice Starling et Hannibal Lecter du "Silence des Agneaux", matrice indestructible de situations maintes fois répétées dans "Mindhunter", et surtout fantasme morbide absolu que Fincher matérialise enfin à la toute fin du 10ème épisode, dans la plus belle scène de la série à date. Malheureusement, les interprètes de "Mindhunter" n'ont ni le talent ni le charisme des acteurs des films "de référence", hormis peut-être Anna Torv qu'on a plaisir à retrouver en blonde cérébrale ("Gone Girl", encore) : le sosie d'Emmanuel Macron qui tient ici le rôle principal a bien du mal à incarner l'inévitable contamination résultant de la fréquentation d'esprits aussi malades, et sa contre-performance décrédibilise trop de scènes pour ne pas tirer vers le bas une série qui échoue finalement à transcender son sujet. C'était d'ailleurs déjà le gros problème de "Zodiac" quand on le comparaît à sa sortie à la puissance d'un "Memories of Murder", et cela nous suggère que pour atteindre la grandeur qu'il vise, "Mindhunter" devrait peut-être s'affranchir de ses influences et de son envahissant réalisateur, pour aller explorer d'autres territoires formels.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal de Pok
Publicité
Le journal de Pok
Archives
Publicité