Tiens, cela faisait longtemps, très longtemps même que l'on n'avait pas lu un bon, un vraiment bon Grangé. "Le Passager"est peut être bien son meilleur livre depuis les "Rivières Pourpres", tant il évite pour une fois de tomber dans les habituels travers de la fascination grandiloquente pour le Mal absolu etc.  (Maxime Chatham bonsoir! ), et se concentre sur une bonne structure policière de poursuite implacable, enrichie par la variété de contextes et personnages que permet le sujet (des personnalités multiples enchâssées et que le héros découvre avec nous au fur et à mesure du livre). Bien sûr,  on pourra grincer des dents sur la peinture haineuse des SDFs que nous inflige Grangé, et, surtout, on pourra pinailler en disant que "le Passager", c'est 'Jason Bourne meets Sisters de De Palma', ce qui n'est pas faux, mais Grangé rajoute sa touche "culturelle" à lui, en trempant le tout dans la mythologie grecque et en ajoutant une excellente idée sur la filiation difficile des deux héros. Bref, les 1000 pages du "Passager" se dévorent sans peine, et, pour une fois, la fin, certes un peu frustrante comme d'habitude, recelle une excellente idée, tout en ne récompensant pas le lecteur harassé à l'aide d'un happy end facile. Comme polar de gare, difficile de faire beaucoup mieux en ce moment.  On attend maintenant l'adaptation au cinéma !