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Le journal de Pok
19 décembre 2023

The Psychotic Monks à Paul B. (Massy) le samedi 16 décembre

2023 12 16 The Psychotic Monks Paul B (19)

20 minutes pour changer l’intégralité du matériel présent sur scène, pour installer le rideau blanc et les bannières transparentes derrière le groupe, et les Psychotic Monks démarrent leur set à l'heure prévue. Les quatre, visiblement très contents d'être là, attaquent par le fantastique Crash, qui nous offre quelques minutes électro de forte intensité, les plus excitantes du set en fait, et nous fait penser, comme à chaque fois, que les Monks pourraient considérer sérieusement l’électronique comme prochaine étape dans leur évolution ! On poursuit sur un format plus traditionnellement rock avec le méchant Post Post-, qui occasionne même un petit démarrage de pogo dans la salle... Mais c'est une fausse piste, car le set va, à partir de là, s'enfoncer dans la déconstruction, à la limite de l'expérimental, et ce quasiment jusqu'à la fin. Contre toute attente, les moments les plus forts sont ceux où chaque chanteur – Artie, puis Clément, le batteur, très impressionnant au chant, et enfin Martin pour la longue transe finale… - laisse à son tour sa vulnérabilité exploser sur scène, sous le regard amical des autres membres du groupe. C'est très beau à voir et à entendre, il y a un travail collectif, une attention à l’autre que l’on observe rarement sur scène, une capacité à improviser individuellement sans jamais perdre le sentiment d’être ensemble, qui n’est vraiment pas habituel dans le Rock. Il faut seulement que nous, le public, arrivions à nous débarrasser de nos attentes d'un concert comme les Monks nous en offraient naguère : il faut seulement que nous acceptions de lâcher prise et de nous laisser emporter par les émotions nues.

Pour la dernière partie du set, Martin descend chanter dans la salle, au milieu du public et debout sur le bar, Décors (« What's on the menu, tonight? », pertinent dans le contexte des Fêtes de Fin d’Année…), avant que le set se conclue sur ce qui nous a semblé une revisite de Every Sight, et un finale longuement martelé et cuivré, avec Paul à la trompette. Alors, dans leur recherche d'une musique toujours plus émotionnelle, les Psychotic Monks, funambules de l’expérimentation, ont-ils trop sacrifié à la poursuite d’une VERITE supérieure qui se dissimulerait au-delà de la musique ? Ceux de nos amis qui s’affirment déçus par l’évolution du groupe diraient que oui, qu’il est regrettable qu’un set des Monks n’offre plus ces pics d’hystérie à nuls autres pareils. Mais, à voir le sentiment de joie, de pure joie, partagé après le set entre le groupe et son public, il s’agit là d’un pari risqué, mais gagné.

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