"Lupin - troisième partie" de George Kay : gentleman cambrioleur à nouveau…
Après une première partie irrégulière mais sympathique, Lupin, le porte étendard de Netflix France, avait sombré avec une seconde partie très décevante, qui nous avait presque dégoûtés de ce reboot contemporain de la mythologie du gentleman cambrioleur, rappelons-le, astucieusement perpétuée par un lecteur et fan, Assane Diop (Omar Sy, tout en séduction…).
Au regard des premiers retours enthousiastes sur cette troisième partie, nous avons eu envie de donner une nouvelle chance à la série de George Kay, et nous ne l’avons pas trop regretté, au fil de ces 7 nouveaux épisodes de bonne tenue : l'excellente décision prise par les scénaristes, c'est de se recentrer sur les arnaques et les vols opérés avec brio par Assane, notre émule d'Arsène Lupin.
Cette nouvelle histoire voit Assane, poursuivi par toutes les polices de France, réaliser le vol particulièrement audacieux d’une perle noire inestimable, au nez et à la barbe de toute une foule massée Place Vendôme. C’est là un premier épisode réussi et engageant, mais aussi une promesse forte pour la suite. Et la suite, c’est le piège dans lequel est enfermé Assane qui doit désormais travailler pour une mystérieuse équipe de kidnappeurs qui détiennent sa mère débarquée d’Afrique : comment va t il s’en sortir alors que l’inspecteur Guedira, tout aussi expert que lui des ouvrages de Maurice Leblanc, est sur ses traces ?
Construite habilement en entremêlant – comme précédemment – des scènes de l’adolescence d’Assane avec le fil narratif principal, le tout se rejoignant à la fin, cette troisième partie des aventures de Lupin ne manque pas d’atouts, avec de nombreuses scènes à la fois palpitantes et amusantes… même si l’on abuse cette fois du procédé nous ramenant en arrière pour revoir d’une autre manière des scènes de préparation de ses coups par Diop. Les ficelles sont souvent assez grosses, les approximations ne manquent pas, mais on se sent d’humeur bienveillante vis à vis d’une série qui ne lésine pas pour vendre au touriste potentiel les charmes de Paris (pas de punaises de lits ni de rats, même dans les égouts, dans Lupin !) mais qui se donne surtout vraiment du mal pour nous surprendre et nous divertir. Il est juste dommage que certaines interprétations ne soient pas au niveau attendu pour une telle série de prestige, destinée à l’international, et surtout que la toute dernière partie soit plus faible – le remplacement de certains acteurs pour interpréter des personnages ayant vieilli étant peu crédible – et la conclusion du dernier épisode se révèle à la fois peu spectaculaire et trop pleine de bons sentiments et de morale pour être cohérente avec la mythologie construite par Maurice Leblanc.
L’annonce d’une suite s’inspirant du livre la Cagliostro se venge nous met l’eau à la bouche : ce qui manque pour le moment le plus à Lupin, c’est le courage de traiter les aspects les plus sombres de l’univers de Maurice Leblanc – crimes, tragédies et désespoir romantique ont été une fois encore négligés dans cette « adaptation » – et d’oser rendre le personnage d’Assène moins sympathique. Rappelons que Lupin, pour être génial, a aussi un égo démesuré, qui le rend souvent arrogant et méprisant, et occasionnellement violent : des défauts qu’Omar Sy a clairement du mal à jouer !
La suite de la pourrait être l’occasion de rattraper le coup. On peut toujours rêver !