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Le journal de Pok
24 août 2023

"Good Omens - Saison 2" de Neil Gaiman : love is all you need (all you need is love)

Good Omens S2 poster

La première chose qui nous frappe devant cette seconde saison de Good Omens, la réjouissante série de Neil Gaiman, c’est que ce génie reconnu de la fantasy doit effectivement lire les critiques – oui, y compris les nôtres – et les prendre en compte, lui ! Bon, blague à part, quatre ans plus tard, cette seconde livraison de six épisodes des aventures fantastiques et (largement) amoureuses de l’ange déchu Aziraphale (Michael Sheen, qui s’est arrondi depuis 2019, mais compose toujours un personnage d’une belle sensibilité) et de son compagnon, le démon lui aussi déchu Crowley (David Tennant, qui en fait des tonnes, mais reste irrésistible), voit la correction de la plupart des défauts les plus remarqués de la première saison !

La durée des épisodes a été raccourcie de moitié, la bonne vieille règle des trois unités (de temps, de lieu, d’action) est presque respectée – même si quelques flashbacks, sur la création de l’univers, sur l’histoire de Job, en particulier, nous sont servis occasionnellement : le résultat est une saison qui ne s’éparpille (quasiment) plus et s’en tient à une histoire centrale, relativement simple. Et savoureuse. Qu’on en juge : un jour, Aziraphale a la grande surprise de voir se présenter à la porte de sa librairie londonienne son ennemi personnel, l’archange Gabriel (Jon Hamm, dans un grand numéro d’acteur !), totalement amnésique et complètement nu ! Le problème pour Aziraphale et Crowley est qu’aussi bien les forces du Paradis que celles de l’Enfer se sont lancées à la recherche du disparu, et qu’il va falloir leur dissimuler sa présence dans la librairie pour pouvoir continuer à vivre tranquillement, alors que tous les soupçons se portent sur eux.

Les deux premiers épisodes de la saison sont absolument délicieux, particulièrement le sketch sur les enfants de Job, digne du meilleur des Monthy Python (et non, nous n’exagérons pas !). Good Omens frôle également la rom com, nos deux complices devant, pour se protéger, faire en sorte que la propriétaire – romantique – du magasin de disques en face et celle du coffee shop – beaucoup moins sympathique – vivent ensemble une belle histoire d’amour : pour atteindre leur but, ils vont avoir recours à tous les subterfuges qui fonctionnent "dans les films de Richard Curtis" … en vain, bien entendu !

On regrettera que les épisodes 3 et 4 s’éparpillent un peu, avec une balade à Edimbourg à la recherche d’un juke box défaillant, en compagnie de trafiquants de cadavres, puis une incursion de zombies nazis mangeurs de cerveaux : tout cela est assez drôle, mais nous éloigne par trop de notre sujet. Heureusement, les deux derniers épisodes sont à nouveau très réussis, avec une amusante confrontation avec une mini-armée de démons et avec le management du Paradis, qui se termine par une jolie histoire d’amour romantique. Car l’amour, comme dans la première saison, et même plus encore cette fois, est au centre de Good Omens !

On regrettera quand même la « sortie du placard » finale de Crowley, dans un « not so happy end » : voilà une "révélation" bien inutile, qui départit de son ambigüité féconde la relation entre nos deux amis. Quel dommage ! Espérons que la prochaine saison rattrapera ce petit faux pas !

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