"Mission : Impossible - Dead Reckoning Part 1" de Christopher McQuarrie : Cascades réussies et errances cinématographiques
Tom Cruise s'est donc autoproclamé sauveur du "vrai" cinéma à lui seul, depuis le triomphe de son Top Gun 2, et a réussi à se construire une nouvelle image, loin du prosélytisme scientologue, comme cascadeur fou. Le petit film de 9 minutes (disponible sur YouTube) sur son envol en moto d'une falaise norvégienne a joué un rôle non négligeable dans l'attente enthousiaste du nouveau Mission : Impossible, même si, revers de la médaille, la fameuse scène s'avère moins impressionnante dans le film qu'en "vrai" : ce qui prouve bien que le but était plus la consolidation de l'image de Cruise que la crédibilité du film. Mais tout ça ne serait pas un problème si Dead Reckoning était du niveau des meilleurs films de la série - comme le premier (De Palma semble d'ailleurs à nouveau être une référence pertinente) ou comme Protocole Fantôme.
Le problème est que Dead Reckoning souffre grandement d'une écriture à la fois sans grande imagination - on répète une fois de plus des schémas déjà trop vus dans la série - et multipliant les personnages féminins pas loin d'être inutiles. Quand on a une Rebecca Ferguson au casting, pourquoi donc aller chercher une Hayley Atwell insipide ou une Pom Klementieff peu crédible ? Pour ne pas faire de l'ombre à Tom, qui commence d'ailleurs pour la première fois à faire son âge à l'écran ? Et puis l'idée que le grand méchant soit une AI est certes à la mode (et permet de rajouter un intéressant effet "méta" au film, les initiatives de l'équipe - telles qu'imaginées par les scénaristes - étant forcément prévues par l'Intelligence Artificielle...), mais n'est pas rendu passionnant dans le film, et ce d'autant que son factotum est le totalement inintéressant Esai Morales.
Bon, il reste comme toujours de bonnes séquences d'action, comme la poursuite en Fiat 500 dans Rome (trop longue) et l'excellente scène finale du train, qui conclut proprement ce premier volet d'une histoire que l'on espère plus réussie dans son second.