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Le journal de Pok
2 juin 2023

"Ted Lasso - Saison 1" de Brendan Hunt, Joe Kelly et Bill Lawrence : Les leçons de Capra et Renoir ?

Ted Lasso S1 affiche

Ted Lasso, peu populaire encore en France, est l'une séries TV US les plus appréciées, tant par le public (une note approchant les 9/10 dans l'ImDB) que par la critique (11 Emma Awards à date). Peut-être faut il chercher dans son sujet (un entraîneur de football américain se fait embaucher par la propriétaire d'un club de foot londonien de 1ère division, alors qu'il ne connaît rien au "soccer"...) la raison du manque d'intérêt du public français...

Et il est vrai que les 2 premiers épisodes de la première saison, largement consacrés au décalage culturel entre GB et USA et à l'incompétence technique du nouvel entraîneur, épisodes au demeura pas très drôles, laissent présager le pire, et une série surestimée. Et pourtant, progressivement, la sauce prend, et le parti pris culotté du scénario paie : il s'agit, comme aux meilleurs temps de la comédie hollywoodienne (Capra peut venir à l'esprit, la conscience politique en moins, malheureusement) de montrer que la gentillesse et l'optimisme peuvent avoir raison du cynisme et du pessimisme. Bon, il y a clairement un sous texte soulignant la "supériorité" de l'innocence américaine vis à vis de la prétention européenne, mais les scenaristes de Ted Lasso sont trop intelligents pour nous servir ce genre de soupe démagogique : dans Ted Lasso, nul n'est exactement ce qu'il paraît et rien ne se déroule comme prévu !

Comme chez Renoir, chacun a ses raisons pour agir bien ou mal, et toutes sont, sinon honorables, au moins humaines. Dans le fond, comme leur héros Ted Lasso, Brendan Hunt, Joe Kelly et Bill Lawrence croient que l'homme est fondamentalement bon.

Mais pour contrebalancer cet optimisme frôlant la naïveté, ce que l'histoire de Ted Lasso nous dit, c'est que le pire est toujours possible, voir même certain. Pas de happy end ici, pas de récompense divine pour les braves : le sort se charge de punir de manière égalitaire bons comme méchants. Ted Lasso est une série mêlant comme peu d'autres clichés feelgood et crises de dépression aiguë, moments d'enthousiasme démesurés et désastres irréversibles. Bref, la vie, c'est de la merde, mais ce n'est pas une raison pour ne pas continuer à espérer.

Le casting de la série est merveilleux, bénéficiant en particulier de la présence impressionnante de l'inconnue (au moins chez nous) Hannah Waddingham, qui vole toute les scènes où elle apparaît dans un rôle qui est tout sauf facile et prouve à lui seul l'habileté des scénaristes de Ted Lasso quand il s'agit d'échapper aux clichés !

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