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Le journal de Pok
29 mai 2023

"Live à Paris" par Chuck Prophet et le Mission Express : le bonheur de jouer et d’écouter du rock’n’roll !

Chuck Prophet_Live In Paris

Une chose est certaine : on ne parle pas assez (plus assez ?) de Chuck Prophet. Alors que le rock’n’roll manque tragiquement de prophètes pour continuer à propager sa foi et lutter pied à pied contre l’obscurantisme religieux, la montée des idées réactionnaires, et toutes ces choses qui rendent notre époque tellement sinistre. Chuck Prophet est pourtant clairement l’homme de la situation quand il s’agit de remettre de la joie dans nos vies, via une musique qui n’est que plaisir et excitation !

Rappelons, même si ce n’est pas si pertinent que ça par rapport au sujet qui nous occupe (le bonheur de jouer et d’écouter du rock’n’roll), que Charles William Prophet, Californien bon teint approchant la soixantaine, connut son heure de gloire (relative, hein, il ne faut rien exagérer non plus) au sein de Green On Red, groupe de country garage plutôt sinistre et très psychédélique, jouant une musique en générale imprégnée de l’austérité du désert américain. Ce qui est intéressant, c’est que Chuck Prophet en solo, sans pour autant trahir ses origines, a pris visiblement de plus en plus de plaisir à jouer du rock’n’roll, de la manière la plus (faussement) simple et enthousiaste possible.

Et le 21 novembre 2017, Chuck passait par notre chère Boule Noire, ici à Paris, accompagné de sa femme Stephanie et de son groupe The Mission Express, pour un concert qui devait rester dans les mémoires de ceux qui y assistèrent : littéralement « endiablé » de l’avis de ceux qui trouvent le diable beaucoup plus cool que JC et ses potes. Allez disons plutôt « entraînant », gai, dansant, retrouvant l’essence de « notre musique », le rock’n’roll, et perpétuant la tradition des grands rockers.

Et la bonne nouvelle pour ceux qui n’étaient pas à la Boule Noire ce soir-là, c’est que ce set fut enregistré, qu’un album Live à Paris voit le jour, et qu’il sera, à partir du 26 mai, vendu au stand de merchandising de Chuck lors de ses tournées…

14 titres, près d’une heure et quart de musique, avec un mélange épatant de brulots rapides, exécutés grosso modo en 3 minutes montre en main, et de grands titres fleuves où la guitare règne en maître, mais où Chuck se laisse aussi joyeusement aller dans son rôle désormais complètement assumé d’entertainer. Du côté des titres « efficaces », citons le quasi-springsteenien Bobby Fuller Died For Your Sins, un Bad Year For Rock and Roll que Tom Petty aurait largement approuvé, ou encore ce réjouissant Let Her Dance – de Bobby Fuller – en clôture de concert. Mais ce sont sans aucun doute les trois titres les plus longs qui illustrent le mieux la force du live de Chuck Prophet : You Did (Bomp Shooby Dooby Bomp) et Willie Mays Is Up At Bat, de huit minutes chacun, nous offrent de véritables festivals de guitare, évoquant parfois les fameuses épopées de Neil Young & Crazy Horse  – que ce soit du fait de Chuck Prophet, que l’on présente souvent comme un disciple de Keith Richards ou de son homme de main, James DePrato ; et puis il y a ce Summertime Thing, qui atteint les dix minutes, et frôle le grandiose.

Peu de morceaux vraiment lents (You and Me (Holding On) en balade extatique, I Felt Like Jesus aux accents country…) dans un set orienté vers la satisfaction immédiate du spectateur, mais on imagine bien que nul, à la Boule Noire, ne s’est plaint de l’enthousiasme de la bande à Chuck ! Un enthousiasme parfaitement retranscrit sur ce Live à Paris, qui bénéficie d’un son impeccable. Et que l’on est heureux de voir enfin mis à la disposition de tous, et par là-même officiellement immortalisé au sein de la longue histoire du Rock.

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