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Le journal de Pok
24 mai 2023

Séance de rattrapage - "Close" de Lukas Dhont : Quand la pudeur devient lâcheté...

Close affiche

Difficile de ne pas rester interloqué devant le déluge de critiques positives sur Close, un film qui me semble soit n'avoir rien à dire, soit, pire encore, choisir de ne rien dire pour dissimuler son affêterie insupportable derrière l'argument suprême de la... pudeur. La pudeur, un bien vilain mot aux accents franchement réactionnaires quand il s'agit de traiter de sujets comme l'homosexualité - toujours sujet à un rejet violent, dissimulé derrière une fausse tolérance par la grande majorité de la population -, et du suicide des adolescents, qui ne sera jamais traité ici avec la franchise et la lucidité qu'il mérite pourtant.

Close débute avec une grâce indiscutable, dans l'innocence ensoleillée d'un été idyllique. L'interprétation des deux garçons qui s'aiment est remarquable, et justifie longtemps le pouvoir de fascination du film, en dépit d'une tendance irritante à faire du Mallick au petit pied.

Mais quand le drame frappe, Lukas Dhont prend la décision inacceptable de ne rien changer à son film : on imagine bien qu'il s'agit dans son esprit de jouer au "père la pudeur", tout en veillant bien à cultiver, sans les assumer, les mécanismes du mélodrame. C'est au mieux ennuyeux, et ce d'autant que Dhont loupe complètement la gestion du temps qui passe - pourtant un element essentiel du travail de deuil et de reconstruction -, mais on a presque envie de dire que c'est lâche. Et assez dégueulasse.

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