"John Wick 4" de Chad Stahelski : un amour sincère pour le Cinéma...
Je fais partie des rares personnes qui n'ont jamais été très enthousiastes vis à vis de la série John Wick. J'ai eu du mal à me passionner pour des films sans véritable scénario, mettant en avant un acteur sympathique mais limité comme Keanu Reeves, et dont le seul véritable intérêt résidait dans la chorégraphie impeccable de longues scènes de violence irréalistes. Pourtant, avec John Wick 4, tout a changé pour moi : j'ai enfin compris - et partagé - l'enthousiasme des cinéphiles, j'ai apprécié quasiment l'intégralité des près de 3 heures du film, et j'y suis même retourné la semaine suivante, à moitié parce que j'en avais envie, et à moitié parce que je voulais me mettre à l'épreuve : n'avais je pas rêvé, en fait ?
Eh bien non, tout était bien là, dans un ballet abstrait qui enchaînait les scènes d'anthologie : de l'humour - mais pas de second degré comme chez Marvel, oh non -, du style aussi bien dans les mouvements parfaits des combattants que dans la mise en scène tout aussi parfaite de Chad Stahelski des gunfights délirants comme chez le John Woo de la grande époque, et même quelques images inoubliables... ou presque. L'intro hommage à Laurence d'Arabie, la traversée démentielle de la foule en transe dans une boîte de nuit berlinoise, le rond-point de la Place de l'Etoile parcouru à toute allure à contre-sens, la fusillade / feu d'artifice en vue plongeante dans une maison de Montmartre, la laborieuse montée des marches vers le Sacré Cœur... il n'y a guère que la partie à Osaka qui m'ait paru longuette parce qu'un peu plus convenue.
Mais, finalement, ce qui fait de John Wick 4 un spectacle aussi satisfaisant, ne serait-ce pas tout simplement parce qu'il irradie deux choses qui se font trop rare dans les blockbusters modernes : la volonté - et le plaisir - de dépasser les bornes (il s'agit ici de pousser tous les curseurs du film d'action dans le rouge !), et un amour sincère pour le Cinéma ?
PS : Rien que pour avoir attribué un aussi beau rôle à Donnie Yen (oui, l'aveugle invincible !), on a envie de remercier encore plus Chad Stahelski pour la générosité de sa démarche.