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Le journal de Pok
12 avril 2023

The Psychotic Monks à la Maroquinerie (Paris) le lundi 10 avril

2023 04 10 The Psychotic Monks Maroquinerie (9)

21h00 : La Maro est bien remplie, d’un public très mélangé, et déjà bien chaud. L’installation du matériel des Psychotic Monks se fait rapidement, et le concert commence à l’heure. Le début est sidérant d’intensité, avec un son techno lancé par Paul sur ses machines, sur lequel s’insère peu à peu les guitares : c’est Crash, c’est fort, c’est magnifique, ce sont les Monks, et c’est surtout une voie intéressante que le groupe, toujours à la recherche de nouvelles manières de s’exprimer, devrait explorer.

Lancée par l’irrésistible Post-Post-, la suite consiste principalement en la déclinaison sur 1h15 d’une bonne partie des titres de Pink Colour Surgery, le nouvel et excellent album. Il y a cette alternance d’explosions électriques (« the storm before the calm», en retournant l’expression populaire comme le faisait jadis Peter Hammill, qui en connaissait un rayon sur le sujet ») que le public, avide de pogos et d’intensité physique, attend avidement, bien logiquement, et de moments de stase (« the calm after the storm ) où l’on dérive au milieu de bruits, de balbutiements intimes et d’incantations douloureuses…

2023 04 10 The Psychotic Monks Maroquinerie (5)

Le son est parfait, très fort sans en devenir excessif, et permet la transe sans douleur… puisque ce qu’on recherche dans un concert des Psychotic Monks, ce sont d’abord les pics de folie, mais c’est aussi beaucoup le flottement dans une sorte de rêve intérieur, moins paradoxal qu’il n’y parait de prime abord si l’on s’arrête seulement à la violence apparente de la musique. On regrettera des lumières qui ne permettent guère la prise de photos, mais d’un autre côté, on n’est pas là pour photographier, ce qui oblige à prendre du recul, à avoir de la perspective, mais au contraire pour s’immerger dans ce maelstrom chaotique.

On remarquera particulièrement, comme sur l’album, le basculement dans la folie de Décors (où Martin nous tient très bien le rôle du psychopathe), et puis le chant fragile et le fracas des guitares de All The Fall… deux morceaux dont on attendait avec impatience l’interprétation live…

2023 04 10 The Psychotic Monks Maroquinerie (6)

Le set, trop court, se clôt sur un lourd et long martèlement puissant des guitares, sur lequel hurlent sporadiquement des cuivres : cette conclusion provocante par sa longueur peut rappeler la manière dont My Bloody Valentine terminaient naguère leurs concerts, avec une sorte de bras de fer avec son public. Finalement, c’était très long, cette conclusion, mais on aurait aimé que ça dure encore plus longtemps, bien plus longtemps.

Voilà, c’était ce soir, à la Maro, The Psychotic Monks dans leurs grandes œuvres. Comme j'aime bien chipoter, je dirais que j'ai trouvé ça moins bouleversant qu'à l'habitude, mais sinon, du point de vue créativité et puissance, c'était toujours aussi bluffant… Toujours le meilleur groupe français sur scène, et l'un des lives les plus passionnants qu'on puisse voir en 2023.

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