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Le journal de Pok
27 mars 2023

dEUS à l'Elysée Montmartre (Paris) le samedi 25 mars

2023 03 25 dEUS Elysée Montmartre (9)

C’est à 20h40 que Tom Barman et sa bande pénètrent sur scène, sous une immense ovation : les fans français de dEUS sont là (même si l’on doit bien compter un bon contingent de Belges dans la salle), et ils sont nombreux ! On attaque par la remarquable – et impressionnante - intro du nouvel album, How To Replace It, avec ses tambours martiaux et Barman, désormais moustachu, qui récite son texte avec son habituel magnétisme : c’est parti et on sait déjà qu’on ne sera pas déçus. « I came back from a firestorm / News from the deadzone » : c’est Must Have Been New, et aussi la confirmation, si besoin était, que la soirée sera largement consacrée au dernier album de dEUS, dont Barman déclare sans fausse modestie qu’il est fantastique.

Il faudra attendre le sixième titre de la setlist pour revenir aux origines du groupe, un W.C.S. (First Draft) reptilien, qui finit par exploser (« It’s the first draft of the worst case scenario ! ») qu’on a plaisir a réentendre. Mais peu importe, même si certains fans de la première heure se déclareront finalement déçus par une setlist consacrée quasiment uniquement aux albums récents du groupe : même sur les morceaux les moins passionnants, il y a quelque chose de presque magique dans la manière dont l’énergie naît dans la chanson, et se déploie, soit sous la forme d’un déluge électrique, soit de pointes d’émotion. Il se passe toujours quelque chose pendant chacune des chansons jouées par dEUS sur scène. Et puis, et ce n’est pas un détail, il y a toujours un son et des lumières remarquables, garantissant une immersion totale…

2023 03 25 dEUS Elysée Montmartre (15)

Bien sûr, et tous ceux qui ont assisté une fois dans leur vie à un concert de dEUS le savent, le moment-clé est toujours Instant Street, et son très long final conjuguant chœurs du public qui s’en donne à cœur joie et hystérie électrique. Le fait que le groupe ne garde pas son morceau « anthémique » pour la fin mais le place en général au milieu du set permet de relancer l’énergie dans la salle au moment où typiquement, les concerts en passent par leur ventre mou, et de faire défiler la seconde partie des morceaux avec une ferveur qui ne s’épuisera pas avant la fin. Et ce soir, ce sera particulièrement vrai : avec les deux guitares et le violon en mode furie, c’est un IMMENSE moment de musique que dEUS nous offrent. Le genre d’extase qui fait que nombre d’entre nous diront en sortant : « c’était le meilleur concert à date de 2023 ! »… Ce qui n’est pas forcément vrai, mais témoigne de l’enthousiasme total que déclenche Instant Street… magnifiquement enchaîné, qui plus est, ce soir, avec un Fell Off the Floor, Man percutant.

Quatre Mains rappelle que dEUS est excellent en français aussi (« Il y a une distance à rêver entre la peau / Et l’éternité »), avant que Sun Ra ne vienne boucler le set principal dans un chaos de guitares déchaînées. Rappel de haut niveau avec le très beau Roses (« She treats me, she treats me like her local god »), son romantisme, ses coups de colère et sa plongée vers le chaos, puis le romantisme épuisé de Love Breaks Down, et enfin le maelstrom post-punk de Bad Timing.

Un peu moins d’une heure quarante d’une performance live impeccable, exceptionnelle par instants, d’un groupe qui avait eu la morgue de s’appeler « Dieu », mais qui, quelque part, tient ses promesses : dEUS sont désormais aussi légendaires que Tintin !

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