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Le journal de Pok
24 mars 2023

"Servant - Saison 4" de Tony Basgallop : les plaisanteries les plus courtes... (bis)

Servant S4 affiche

The Servant, c’est fini. D’ailleurs Basgallop est déjà passé à autre chose : The Consultant, dans un registre finalement assez similaire, où il répète le même genre de mécanisme qui fait à la fois l’attrait (c’est original et surprenant !) et les limites de son style (l’accumulation produit un fatigant effet de grand n’importe quoi). Quant à Shyamalan, peu impliqué ici – a priori, seulement la réalisation de l’avant-dernier épisode, Awake, plutôt réussi d’ailleurs en termes de tension créée à partir de peu de choses – on sait bien qu’il se consacre à la difficile réhabilitation de sa crédibilité cinématographique.

Rappelons que Servant, c’est l’histoire de Dorothy, une jeune femme (Laurie Ambrose, irrégulière, parfois impressionnante, d’autres fois caricaturale) dont la raison a basculé à cause du décès de son bébé. Et de l’irruption au sein d’une famille bancale (Dorothy, Sean son mari, chef très médiatique, et Julian, son frère toxicomane incontrôlable et pusillanime) de Leanne, une nounou aux pouvoirs mystérieux qui va entraîner la maison, puis le quartier, et peut-être bien la ville de Philadelphie toute entière dans un chaos croissant.

On pourrait se contenter de faire un copié-collé de tout ce que l’on a déjà écrit sur la saison 3 de Servant, tant qualités et défauts restent inchangés au long de ces 10 derniers épisodes. Dix épisodes qui vont du meilleur, comme le premier, Pigeon – réalisé par l’inconnu Dylan Holmes Williams – brillant exercice de terreur hitchcockienne, citation des Oiseaux comprise – au pire, comme, malheureusement, le dernier, Fallen, dont on promet qu’il générera la colère de quasiment tous les téléspectateurs, tant il brade les pistes possibles d’interprétation de l’histoire contée dans toute la série au cours d’un final convenu, digne d’un film d’horreur de série Z…

Malgré cette déplorable conclusion, qui garantit que nous ne garderons pas un bon souvenir de la série, on pourra prendre un certain plaisir devant certains délires, régulièrement assez drôles, proposés par Basgallop et son acolyte scénariste Laura Marks : le sommet est atteint au cours de Zoo (6ème épisode) décrivant une fête d’anniversaire particulièrement désastreuse.

On aura aussi dressé l’oreille durant Myth, un septième épisode intéressant, puisque proposant, par la voix de l’oncle George (Boris McGiver, qui a fait du bon boulot à chacune de ses apparitions) une relecture rationnelle de toute l’histoire… Relecture qui finalement ne s’avère qu’un truc de scénariste, malheureusement. On dit malheureusement parce que c’est bien là que se loge le problème fondamental de Servant : en ne choisissant pas entre surnaturel « classique » (les démons, la possession, tout ce genre de choses) et thriller réaliste (Leanne comme stalker – perturbée par une enfance abominable – de Dorothy), Servant n’est pas intelligent, juste confus.

Il est bien temps de passer à autre chose. Et de laisser la fin ridiculement ouverte (mais sur quoi ?) du dernier épisode rester définitivement sans suite.

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