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Le journal de Pok
17 mars 2023

Pixies à l'Olympia (Paris) le mercredi 15 mars

2023 03 15 Pixies Olympia (14)

21h00 : Nous sommes donc partis pour deux heures de set, sans rappel et montre en main (on sait bien qu’à onze heures, ce sera le couvre-feu). Deux heure sans un break entre deux morceaux (bon, de temps en temps il faudra réaccorder les guitares…), et sans un mot au micro. Deux heures souvent intenses, avec de fortes poussées de fièvre régulières… même s’il faut bien admettre qu'on est désormais loin de la furie, de l’hystérie des débuts.

En 2023, le gros atout des Pixies, c’est Paz Lenchatin : une basse titanesque, dans la ligne de ce que faisait Kim Deal, mais en plus assuré, plus « professionnel », une basse qui définit clairement l’essence de la musique du groupe, plus encore finalement que les sonorités stridentes de la guitare de Joey Santiago. Mais Paz, c’est aussi – et peut-être surtout – une présence rayonnante sur scène : un visage illuminé du plaisir de jouer, un charme immanquable de rockeuse, et même, si, si, un (petit) jeu de scène ! Du coup, comme si elle l’avait contaminé, on a trouvé Franck Black beaucoup plus détendu, allègre, souriant même parfois après avoir passé l’une de ses instructions-surprises dans le micro destiné à cet effet et placé derrière lui ! Les Pixies auraient-ils découvert le fait qu’on peut s’amuser sur scène ? Bon, pas Joe Santiago, qui reste aussi sinistre qu’il l’a toujours été, rassurez-vous !

Bon, et alors, cette setlist ? Des choix discutables, comme le fait de placer tôt dans le set un Vamos incendiaire (quel bonheur, à chaque fois, bon dieu !), alors que c’est quand même une manière idéale de clore un concert. Et puis l’enchaînement sans rupture de la quasi-totalité du dernier album durant la première heure, qui a vraiment l’allure d’un tunnel interminable pour le coup. Et puis toujours l’absence des pièces les plus brûlantes de Bossa Nova, et des morceaux les plus réussis de la discographie récente (le formidable Beneath the Eyrie semble quasiment oublié). Et puis toujours pas de Gigantic, ce qui montre que la plaie ouverte par Kim Deal n’est toujours pas cicatrisée. Deux versions de Wave of Mutilation, à quoi ça sert, alors que tant de grands morceaux n’ont pas été joués ? Et pourquoi cette interprétation plus accueillante du monstrueux Planet of Sound, qui en perd (un peu) sa furie extrémiste ?

Mais sinon, comme d’habitude, heureusement, les raisons de nous réjouir ne nous ont pas manqué : on a retrouvé avec plaisir la fulgurante reprise du Head On de The Jesus & Mary Chain, on a grandement apprécié le final mélodique sur le Winterlong de Neil Young, parfait. L’excitation générée par l’enchaînement de Mr. Grieves et Nimrod’s Son, débouchant sur la splendeur malade de Gouge Away nous a rappelé, si besoin était, pourquoi les Pixies étaient un groupe majeur.

Oui, l’hystérie des premières années a disparu, les Pixies n’ont plus vingt ans, et nous non plus, d’ailleurs. Mais les voir sur scène, au milieu d’un public fervent et amoureux, reste une belle expérience. A l’année prochaine ?

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