Stephan Eicher au Studio 104 (Paris) le jeudi 23 février
Stephan Eicher déboule avec son trio et attaque son set, qui va s’avérer une version réduite, et plus acoustique, du concert que nous avons pu voir à la Cigale il y a juste un mois. On est un peu étonnés qu’il ne commence pas par Sans Contact, qui est quand même l’un des titres notables de Ode, et lui préfère A nos cœurs solitaires, un morceau finalement assez faible…
A noter que les titres sont joués dans le même ordre que lors d’un concert « normal », mais avec, logiquement des « trous » dans la setlist. Pas d’ami comme toi lui permet de faire le même break au milieu pour réclamer des « non ! » plus véhéments de la part du public, sans se risquer cette fois à faire de l’ironie politique… Le plus léger au monde sonne beaucoup moins bien sans la guitare électrique, et on ne peut s’empêcher de juger que chanter la gloire du « gros Rock » bruyant et excitant à la guitare sèche, ce n’est pas très pertinent : tiens, voilà un titre qui aurait pu être remplacé par un autre, plus adapté, sans problème.
C’est à partir de Prisonnière que le set décolle : on ne peut s’empêcher de voir qu’Eicher essuie une larme au coin de son œil à la fin du titre, et l’émotion qui s’est dégagée ce soir de ce titre magnifique a surpassé de très loin ce qu’on avait pu ressentir à la Cigale. D’ailleurs, lors du rituel interview qui suit, Eicher explique combien il est toujours touché de chanter des textes aussi beaux, aussi forts que ceux de son ami Philippe Djian, qui est devenu, n’ayons pas peur de le répéter comme le faisait récemment Laurent Chalumeau, l’un des meilleurs paroliers en langue française…
On remarque aussi que les morceaux sont enchaînés sans temps morts, sans que Stephan se lance dans ses habituelles vannes : son humour est délicieux, mais on lui sait gré de maximiser ce soir le temps consacré à sa musique. Des hauts et des bas, malgré l’acoustique, met du baume au cœur des nostalgiques de la période Carcassonne, la plus Rock de la discographie de Stephan, mais ce sera encore un titre calme qui constituera le second sommet de la soirée : Autour de ton Cou, avec une fois encore son texte saisissant, est une pure merveille.
Nous n’aurons – curieusement - pas droit ce soir au crowdpleaser de Déjeuner en Paix, mais Stephan nous régale d’une reprise rapide du Voir un ami pleurer de Brel, qu’il dit avoir décidé de jouer la veille à Bruxelles, et qu’il enchaînera avec le magique Djian’s Waltz : « Il n’y a plus rien à dire… ». Bravo !