"The Crown - Saison 5" de Peter Morgan : fin de règne...
La reine est morte (The Queen is dead!), et Charles est enfin roi. Harry vient de publier un énorme brûlot - qu'il prétend pourtant avoir édulcoré - contre sa famille. C'est dire si le timing est idéal pour regarder la saison 5 de The Crown qui raconte, entre autres, la fameuse conversation téléphonique de Charles et Camelia, où sera cité l'inoubliable tampon, et l'interview dévastateur donné par Diana à la BBC. Cette conjonction de l'histoire et de l'actualité ajoute un du piquant à une saison qui, malheureusement, en manquerait...
... Et qui est sans doute la moins intéressante de toutes, à date : un autre changement des acteurs des rôles principaux - dont on aurait pu se passer - rend à nouveau difficile toute empathie avec des personnages qui nous semblent étrangers. Imelda Staunton, qui reste dans notre esprit marquée par son rôle tyrannique dans Harry Potter, n'a pas le talent d'Olivia Colman, même si physiquement elle ressemble plus à Elisabeth. Elizabeth Debicki, avec sa sensibilité à fleur de peau, fait une Diana touchante, mais vraiment trop grande pour que ce ne soit pas gênant. Dominic West est un Charles acceptable, mais sans plus, même si son ultime rencontre avec Diana nous offre un moment magnifique de mélancolie, se transformant peu à peu en aigreur, puis en colère : l'un des meilleurs passages de cette cinquième saison, qui manque cruellement d'émotion.
Finalement, le meilleur épisode est le troisième (Mou Mou), consacré à Mohamed Al Fayed, père de Dodi, qui rafraîchit agréablement une série semblant sombrer dans la même morosité qu'Elizabeth, dans une atmosphère (prématurée) de fin de règne ! Du coup, on a hâte - et on craint ! - d'en arriver au tunnel fatal du Pont de l'Alma, qui devrait être une sorte de couronnement morbide de toute cette longue, peut-être même trop longue histoire.