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Le journal de Pok
29 novembre 2022

The Cure à l'Accor Arena (Paris) le lundi 28 novembre

2022 11 28 The Cure Accor Arena (39)

Il est 20h40, et la pluie qui a rythmé l’entracte sur la sono – pas dans la salle ! – se met à enfler, se transforme en un gros orage qui accueille l’arrivée de The Cure… alors que c’est un beau ciel nocturne étoilé qui est projeté à l’arrière de la scène. Tous les regards sont braqués d’abord sur Simon Gallup (perfecto de cuir et jeans déchirés, il reste fidèle à son image rock’n’roll en dépit des années qui ont fini par le rattraper, lui l’éternel adolescent rebelle), puis sur Robert Smith, égal à lui-même, avec peut-être quelques kilos en moins, avec les cheveux désormais gris qui se dégarnissent sur le dessus du crâne.

Comme pour chaque concert de la tournée, on attaque par Alone, un nouveau titre, qui sert de tour de chauffe avant Pictures of You, A Night Like This et le merveilleux Love Song, trois chansons qui nous mettent forcément les larmes aux yeux : légendaire, cette musique ne peut qu’être qualifiée de légendaire. Le son est excellent, même si la batterie est un peu trop en avant, ce qui va d’ailleurs s’avérer gênant sur la dernière partie du concert, celle consacrée aux chansons légères, pop, du groupe, qui vont en souffrir.

Mais on n’en est pas encore là, et on sait bien que, comme pour chaque concert de The Cure depuis des années, il va falloir d’abord se coltiner une première partie un peu ennuyeuse, ou en tout cas, pas au niveau de ce qu’on attend du groupe. Cette soir, ce sont les nouvelles chansons, assez peu convaincantes, qui tirent le set vers le bas, mais globalement la setlist, bien pensée, fait l’impasse sur les morceaux récents, les plus dispensables, du groupe. Ce qui est plus inquiétant, c’est que certaines versions de classiques (At Night, Play for Today, et même le rare Charlotte Sometimes) souffrent d’une interprétation plus rentre-dedans, plus rock, plus puissante, ce qui d’habitude ne nous déplaît pas, mais ce qui les prive de leur subtilité. A l’inverse, cette approche sert parfaitement les titres les plus durs, comme The Figurehead (« Pornography a 40 ans », s’émerveille Robert Smith, qui nous parle la plupart du temps en français…), comme le toujours percutant From the Edge of the Deep Green Sea, ou surtout comme le formidable Shake Dog Shake, qui constituera probablement le moment le plus fort de la soirée. Il faut aussi noter à ce propos la complicité qui unit le trio central du groupe, Robert, Simon et Reeves Gabrels, ces deux derniers ayant l’air de s’amuser comme des petits fous sur scène…

2022 11 28 The Cure Accor Arena (5)

Au bout de 1h45, c’est la pause, et on attaque après un court break le premier rappel : curieusement, il débute par une nouvelle chanson, I Can Never Say Goodbye, que Robert dédie à son frère, disparu en 2019, et qui sera et de loin le meilleur nouveau titre entendu ce soir (on apprécie d’ailleurs le visuel de la grande roue projeté derrière le groupe, lorsque Robert chante la fameuse phrase shakespearienne « Something Wicked This Way Comes », référence au livre de Ray Bradbury, la Foire des Ténèbres). On enchaine ensuite par un Faith qui semble pour une fois dépouillé de toute émotion, puis par une version pas très convaincante de A Forest, qui fait pourtant toujours son petit effet (pardon, son gros effet…) sur le public, pour conclure.

Le second rappel, ou plutôt la dernière partie du set après une nouvelle sortie des musiciens, est consacrée rituellement au versant « commercial » du groupe : Lullaby, The Walk, Friday I’m in Love, Close to Me, In Between Days, Just Like Heaven, avant l’inévitable Boys Don’t Cry. Pas de surprise donc, malheureusement, Robert n’a pas réellement tenu sa promesse d’un set spécial pour Paris… même si on ne lui en veut pas vraiment ! 2h45, c’est plus qu’honorable pour un musicien de son âge, non ? Il nous quitte avec beaucoup d’émotion, on voit qu’il est sincère, qu’il adore jouer à Paris, qu’il n’a pas envie de partir alors que tous les musiciens sont déjà dans les loges, eux. Et cette émotion fait écho à la nôtre, à notre fidélité à cette musique.

Bon, il a manqué quelque chose à ce concert, moins convaincant que celui donné à Rock en Seine il y a 3 ans (même si, paradoxalement, la setlist était bien meilleure ce soir…) : pas mal de morceaux ont déçu dans des versions plus éloignées qu’à l’habitude des originales (ce qui est bien), mais surtout un peu laminées par une énergie « Rock » trop mécanique (ce qui est moins bien…).

C’est dommage, mais ce n’est pas grave : je ne crois pas qu’il y ait eu une seule personne qui ait regretté d’avoir été là, de toute façon…

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