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Le journal de Pok
19 novembre 2022

"L'Innocent" de Louis Garrel : un plaisir (trop ?) simple

L Innocent Affiche

Il y a une scène - mais une seule - qui justifie totalement le curieux principe du film de Louis Garrel (en gros, appliquer les principes du cinéma d'auteur post-nouvelle vague à un film populaire, très franchouillard même dans ses protagonistes et dans son intrigue, disons pour simplifier celle d'un casse abracadabrant mené par une bande d'incompétents) : c'est celle où deux personnages se déclarent leur amour, qu'ils se cachaient jusque là, ou plutôt qu'ils se refusaient à avouer , en se dissimulant derrière les rôles qu'ils doivent endosser pour la réussite du vol d'un camion de caviar auquel il participe. Pendant quelques minutes, cette superbe idée de scénario permet à l'Innocent de retrouver la grâce des grands chefs d'oeuvre hollywoodien des années 40-50, et l'extase du cinéphile est totale.

Pour le reste, l'Innocent est (seulement) une petite réussite, malgré ou peut-être à cause de l'impossibilité de faire fonctionner le pari de Garrel : on n'est finalement ni dans la comédie populaire - même si l'on rit beaucoup, grâce à l'abattage des acteurs, et en particulier d'Anouk Grinberg, formidable - ni dans le cinéma d'auteur, quasiment uniquement porté en fait par "l'acteur Louis Garrel". Le scénario tient bien la route, en dépit de son côté farfelu, et l'humour décalé fonctionne bien. La seule véritable déception du film est, paradoxalement, celle de voir Roschdy Zem en deça de ses perfomances habituelles, comme s'il peinait à représenter la maturité que son âge actuel devrait lui conférer.

C'est un petit bémol néanmoins par rapport aux plaisirs simples (trop simples finalement par rapport au projet initial ?) que nous offre l'Innocent.

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