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Le journal de Pok
27 octobre 2022

Bass Drum of Death à la Maroquinerie (Paris) le 24 octobre

2022 10 24 Bass Drum of Death Maroquinerie (19)

21h15 : quinze minutes de retard sur l’horaire pour Bass Drum of Death, sans que ce soit un souci, car on sait que ce groupe à haut niveau d’énergie joue rarement plus d’une heure. Ils sont accueillis par une troupe de fans survoltés qui réclame : « Les acouphènes ! Les acouphènes ! », ce qui est un cri pour le moins original… Les fans seront peut-être déçus sur ce plan, le niveau sonore restant fort mais raisonnable (on est loin de l’approche outrancière d’un J. Mascis deux jours plus tôt au Trabendo), mais nul ne sera déçu par les cinquante-cinq minutes que nous allons vivre, pas loin d’une certaine perfection dans le genre.

Bass Drum of Death opère en format trio, mais avec un twist : il n’y a pas de basse, et il y a deux guitares ! John Barrett, le fondateur du groupe (qui s’accompagnait en effet d’une grosse caisse à ses débuts d’homme-orchestre…), est à droite, chante et fait la rythmique, tandis que son frère Jim, sur la gauche, est responsable de la lead guitar, avec une avalanche de solos dévastateurs qui nous évoqueront parfois l’incandescence d’un Ty Segall.

Pour simplifier – et pour expliquer la magie de Bass Drum of Death en live –, la musique oscille entre deux pôles, pas forcément complémentaires, mais que la setlist gère des plus efficacement : d’une part les chansons purement punks, speedées et aux refrains mélodiques faciles à reprendre en chœur, qui sont idéales pour ouvrir (Nerve Jamming, absolument sublime ce soir…) et pour fermer le set (Crawling After You, conclusion parfaite de la soirée…) parce qu’elles mettent le feu aux poudres ; d’une autre, les morceaux plus lourds, plus lents, plus psychédéliques, où la guitare de Jim fait des merveilles (comme le récent Say Your Prayers), qui apportent de la consistance au concert. La recette est imparable, il faut bien le dire, et on se rend rapidement compte que la réputation de Bass Drum of Death est tout sauf usurpée : ce groupe propose l’une des plus fortes expériences live que l’on puisse vivre…

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… à condition, bien entendu, d’avoir la santé : la fosse de la Maroquinerie est un véritable chaudron dans lequel il est facile de perdre pied. La scène est constamment envahie par des slammers, mais aussi couverte de spectateurs qui ne peuvent se retenir de basculer en avant sous la pression du mosh pit. A un moment donné, un des membres du service d’ordre de la salle, qui veut bien faire, semble s’affoler face au chaos, et, redoutant les débordements, devient menaçant… avant d’être recadré : il serait en effet dommage que l’esprit bon enfant qui prévaut débouche sur de l’agressivité ! Le groupe lui-même semble un temps circonspect devant l’ébullition générale dans la fosse, mais là aussi, la bonne humeur prévaudra et tout se terminera par des sourires et des embrassades.

On sort de la Maro à 22h15, dans un état d’esprit de franche allégresse, malgré l’inévitable fatigue qui se fait ressentir après autant d’excitation. Comment ne pas plaindre ceux de nos amis qui ont fait l’impasse sur cette soirée exceptionnelle ?

Rock’n’Roll !

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