"The White Lotus" de Mike White : tout ça pour ça ?
Tout le monde sait que les vacances sont l'endroit idéal et le moment parfait pour que les conflits familiaux et / ou entre amis de toujours explosent ou s'exacerbent. Sur ce lieu commun, Mike White nous propose une série (a priori une mini-série, mais il semble qu'une seconde saison dans un nouveau lieu et avec d'autres personnages soit désormais prévue...) où des touristes américains séjournant dans le cadre paradisiaque du White Lotus, un hôtel de luxe à Hawaï, se retrouvent confrontés soit les uns autres, soit à eux-mêmes, au vide ou aux contradictions de leur existence.
Nulle surprise à attendre donc de ce The White Lotus pourtant récompensée de nombreux prix, mais un défilé très drôle, souvent même jouissif, de personnes aux comportements ridicules ou haïssables, qui ne sont pas si différentes des nôtres, et un enchaînement habile de situations embarrassantes qui permettent au téléspectateur de se poser quelques questions importantes sur lui-même, sur ses propres choix de vie. C'est tout ? Oui, car on ne peut guère considérer le twist final autour du décès présenté au premier épisode comme un twist particulièrement intéressant. C'est tout, mais ce n'est pas si mal que ça, et ça garantit en tous cas beaucoup de plaisir au visionnage, en particulier grâce au formidable personnage du manager de l'hôtel (Murray Bartlett, très très convaincant dans un rôle qui aurait pu basculer dans l'excès), qui introduit une note d'étrangeté, voire de folie, qui enrichit clairement la série.
Le problème de The White Lotus, c'est plutôt que les scenaristes n'ont pas osé pousser leur logique plus loin (ou encore mieux, trop loin !), soit vers le chaos intégral - comme le faisait brillamment le génial Blake Edwards à partir de sujets assez similaires -, ou alternativement vers un vrai discours politique vis à vis de l'exploitation occidentale et de la déshumanisation de notre monde.
The White Lotus choisit plutôt la solution d'un happy end décevant, mettant en scène des réconciliations artificielles (les couples qui se déchiraient repartent ensemble, en dépit de toute logique...) et de nouveaux choix de vie improbables (on a du mal à adhérer à la véracité à la démarche de l'adolescent décidant de rester sur l'île...).
Alors oui, arrivés au dernier épisode, on se pose la question : tout ça pour ça ?