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Le journal de Pok
20 août 2022

Frankie & The Witch Fingers au Supersonic (Paris) le jeudi 18 août

2022 08 18 Frankie & The Witch Fingers Supersonic (1)

22h10 : Avec un peu de retard du fait d’un souci avec un ampli, le gang de Dylan Sizemore – le chanteur et leader du groupe, qui a toujours cette allure de petit frère binoclard et frêle de John Dwyer – pénètre sur la scène du Supersonic dans une atmosphère qui a encore monté d’un cran du point de vue intensité du public (merci aux supporters de l’OM qui ont mis de l’ambiance en insultant les « Parisiens » !).

Pour ceux qui, comme nous (honte à nous !), avions manqué leurs derniers passages en France, Frankie & The Witch Fingers ont bien changé depuis la première partie des Oh Sees au Bataclan début septembre 2019… Et nous ne parlons pas seulement du remplacement du bassiste de l’époque par la souriante Nikky Pickle, transfuge des Death Valley Girls ! Si le dernier album, datant de 2020, Monsters Eating People Eating Monsters fait la part belle à un garage psyché parfois planant pouvant évoquer King Lizzard, sur scène, on est désormais plus franchement du côté du regretté Jay Reatard, dans une forme de metal punk extrémiste qui ne s’embarrasse plus – en tout cas ce soir au Supersonic – de passages rêveurs !

Il est en fait difficile de bien parler de ce qui s’est passé au Supersonic pendant 1h05 de radicalisme sonore à peu près inégalé en ce moment dans la scène Rock mondiale (nous ne parlerons pas de la scène purement Metal, qui nous ne connaissons pas suffisamment…) : 1h05 de mitraillage de nos sens dans un style qui nous a plus fait songer au speed métal ou à Motörhead dans leurs moments les plus énervés, une sorte de tuerie ultime, qui frôle par instants le terrorisme sonore (un poil plus fort, on aurait pu les accuser de vouloir faire du My Bloody Valentine sous speed, mais My Bloody Valentine n’ont jamais su être groovy comme ça…).

2022 08 18 Frankie & The Witch Fingers Supersonic (11)

Dylan a mis une tonne de réverbération sur son micro, John Menashe, le guitariste soliste, reste un virtuose de la wahwah incendiaire, Jon Modaff, le jeune batteur en short, semble littéralement surhumain, et Nikki illumine le tout de sa basse massive et… son maquillage orange fluo du plus bel effet. Bien sûr, tout cela se passe dans une quasi-obscurité, et la scène étant plutôt basse au Supersonic, les interférences entre la fosse en fusion et la scène causent plusieurs déboires techniques : micros qui tombent, pédalent qui se débranchent, etc. Rien qui ne saurait déranger un groupe aussi décontracté qu’absolument décidé à repousser les limites humaines de la violence (musicale, entendons-nous bien…) sur scène.

Dans la fournaise, dans le chaos général où même les danseurs les plus habituellement déterminés finissent par jeter l’éponge (imprégnée de sueur, l’éponge…), Frankie & The Witch Fingers règnent désormais en maîtres de l’extrémisme : toujours plus fort, toujours plus rapide, toujours plus hystérique, jusqu’à ce que le public n’en puisse plus.

Quand ils passeront près de chez vous – ou même un peu loin de chez vous – testez votre résistance et allez les voir. Si c’est trop violent, c’est que vous êtes trop vieux.

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