Mid City au Supersonic (Paris) le mardi 16 août
22h40 : Changement de matériel ultra rapide, et les Australiens de Mid City déboulent, avec une énergie immédiatement stupéfiante. On passera sur le look grands gars vigoureux avec casquettes, qui les apparente un peu à des touristes de Melbourne de passage à Paris, car très vite, leur look est totalement hors-sujet. C’est une véritable tornade qui s’abat sur le Supersonic, et balaie le public avec une puissance rarement entendue ici : même si les réseaux sociaux parlaient en effet d’un indie rock incendiaire, pour une fois le marketing n’est pas mensonger !
On a tendance à tiquer au début sur le niveau de testostérone sur scène comme dans la salle, où des dizaines de mâles s’agitent dans une transe extatique : heureusement, un grand nombre de jeunes femmes vont venir rapidement s’ajouter dans la fosse, pour une sorte de communion dionysiaque vraiment inhabituelle. Chaque chanson du groupe – que personne ne connaît pourtant à l’avance – occasionne des reprises immédiates du refrain par le public, des bras qui s’agitent, des corps qui s’embrassent, des hurlements de joie : on croit rêver, ce n’est plus le Supersonic, on n’est plus seulement une petite centaine dans la salle, mais des milliers en train de profiter d’un grand festival pop. On n’est plus en 2022, mais bien quelque part dans les 80’s ou les 90’s, en train d’écouter U2 ou The Killers déployer leur stadium rock héroïque devant des foules immenses.
Le chanteur est particulièrement efficace quand il s’agit d’allumer les incendies, descendant chaque fois qu’il en a l’occasion dans la fosse pour faire chanter le public avec lui, enlaçant ses (tous nouveaux) fans, créant, il faut le reconnaître, une ambiance formidable. On lit d’ailleurs dans ses yeux combien il est heureux de cet enthousiasme débordant que la musique de Mid City provoque, combien il est même probablement surpris d’un tel accueil, si loin de Melbourne.
Il est difficile de commenter les morceaux, si ce n’est qu’ils sont bien accrocheurs (on a particulièrement apprécié Ride, et on a été surpris par l’efficacité de Compromise, un nouveau titre…) et qu’ils louchent donc – un peu trop à notre goût, mais c’est une autre histoire – vers le lyrisme, voire l’emphase de certains groupes des années 80. Que cette musique ne soit pas normalement à notre goût n’enlève rien à la singularité de l’expérience, et, si nous avions eu encore 20 ans, nous nous serions très probablement dit à la sortie de ce set de 50 minutes – avec un rappel ! - enthousiasmant : « Nous venons de voir le futur du Rock et il s’appelle Mid City ! ».
De toute manière, on leur souhaite tout le succès du monde, et il sera toujours temps pour nous de les snober quand ils rempliront le Stade de France.