"Téhéran - Saison 2" de Omri Shenhar, Moshe Zonder, Maor Cohen : le déclin
Après une première saison qui nous avait séduits grâce à une certaine véracité humaine, mais qui n’hésitait pas à tomber dans des facilités scénaristiques pour créer des situations périlleuses à répétition à l’intention son héroïne, l’agent du Mossad Tamar, il était facile d’imaginer qu’une seconde saison, totalement inutile, n’apporterait rien à Téhéran.
Nous étions malheureusement trop optimistes, car cette seconde livraison de 8 épisodes est une grosse déception : en gardant et en accentuant les défauts déjà identifiés – comme par exemple l’enchaînement d’une série de manières pour l’héroïne d’arriver à ses fins (tuer un ministre important du gouvernement iranien), chaque échec rencontré conduisant à une nouvelle tentative encore moins crédible -, tout en abandonnant ce qui restait intéressant dans sa facture – disons la description à peu près crédible de ce que cela peut signifier de vivre (ou de survivre) sous une dictature comme celle des Mollahs, Téhéran perd quasiment tout son charme.
Avec l’exécution des membres de sa famille, Tamar se lance cette fois, largement contre l’avis de ses employeurs du Mossad, dans une vendetta personnelle contre un haut dignitaire iranien… ce qui pose quand même un gros problème de vraisemblance quand on voit les indécisions et les revirements des services secrets israéliens, dont on connaît la fermeté implacable dans la « vraie vie ». Si l’on peut admettre à la rigueur que Tamar arrive à noyauter aussi facilement la haute société de Téhéran grâce à son charme (oui, Niv Sultan est très jolie !), la participation active de son petit ami, hacker iranien, Milad, reste d’une invraisemblance complète jusqu’à la fin. Pire, en réduisant le charismatique Shaun Toub – dans le rôle de Faraz, le grand antagoniste de la première saison – à une participation épisodique alors que son personnage semble littéralement s’être effondré, les scénaristes de cette seconde saison se sont tiré une balle dans le pied, en se privant de leur plus grand atout. L’introduction au casting d’une Glenn Close en psychologue britannique installée en Iran et travaillant elle aussi pour les Israéliens ne fonctionne pas, malgré le talent de cette grande actrice, et se révèle plus un irritant qu’autre chose.
Les deux derniers épisodes sont quand même assez trépidants, et permettant à la saison de se clore sur une bonne impression, mais il faut bien admettre qu’il y a longtemps que Téhéran a perdu toute crédibilité et ne se savoure plus que comme une histoire d’espionnage pas très intelligente.
Nous offrir un simple divertissement sans conséquences sur le dos d’un sujet aussi brûlant, politiquement, ce n’est pas seulement une déception, ça s’apparente à une faute.