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Le journal de Pok
24 juillet 2022

Blood Red Shoes à la Maroquinerie (Paris) le jeudi 21 juillet

2022 07 21 Blood Red Shoes Maroquinerie (15)

21 h : Laura-Mary et Steven ont annoncé une tournée où ils célèbreraient les classiques du groupe, d’où notre surprise et légère déception de les voir entrer en scène accompagnés de deux musiciens et débuter leur set par trois titres de l’album Get Tragic de 2019. Tant qu’à faire, on aurait préféré une visite de leur dernier disque, Ghost on Tape… Bon, sinon, pendant que nous prenons notre mal en patience, nous constatons que Steven Ansell, quinze ans plus tard, reste un batteur / ange blond à la voix divine et à la frappe démentielle. Et que Laura-Mary Carter a appris à sourire (si, si !), mais reste malgré sa beauté frappante l’une des guitaristes les moins charismatiques qui soit…

Et puis on en arrive au quatrième titre, Laura-Mary et Steven restent seuls sur scène, et on retrouve le Blood Red Shoes de nos souvenirs : It’s Getting Boring by the Sea, chanson merveilleuse, et déluge de guitare et de vocaux frénétiques sur un beat hystérique, fait basculer instantanément la Maro tout entière dans le bonheur. Et la folie furieuse. Le pogo est général, la clim semble avoir rendu l’âme, la sueur dégouline, le son est dantesque, et dans une orgie sonore étourdissante, on se souvient combien ce groupe est extraordinaire : « Blisters ! Blisters ! Blisters ! ».

Mais la folie ne fait que commencer : pendant une trentaine de minutes, la tension – et la température – ne va pas baisser d’un cran, et Blood Red Shoes vont enchaîner les merveilles tirées de leurs premiers albums : Cold, Don’ Ask, Light It Up, This is Not For You… que des tueries absolues. Les oreilles laminées par la guitare hyper-saturée et par la frappe hystérique de Steven, le dos brisé par les coups reçus des pogoteurs hilares, le concert devient une pure folie, dont on ne veut pas voir, jamais, jamais, la fin…

2022 07 21 Blood Red Shoes Maroquinerie (23)

Mais tout a une fin, on le sait bien, et les deux musiciens additionnels reviennent, pour reprendre le cours de l’histoire, et revenir au présent : on visite maintenant Ghosts on Tape, très bel album au demeurant, mais évidemment en retrait de ce que l’on vient de voir et d’entendre. Curieusement, alors que notre intérêt se relâche un peu, le single méconnu God Complex, dont le romantisme noir nous ramène à l’époque du Cure de Disintegration, se présente comme une promesse étonnante d’une autre piste possible pour le futur de Blood Red Shoes.

On n’ose espérer un rappel, non inscrit sur la setlist, mais oui, ils reviennent, et pas pour rien : pour le sublime I Wish I Was Someone Better, l’une des meilleures chansons jamais écrites par Blood Red Shoes (« Made a mistake, I made a mistake / I wear the scars to show my shame ») et merveilleusement chantée par Steven. Et puis pour le complexe et psychédélique Colours Fade, sept minutes parfaites concluant un set de 1h30 qui se sera avéré l’un des plus intenses, les plus furieux que l’on ait vus du groupe.

A la fin, bras dessus, bras dessous, Steven et Laura-Mary nous saluent, l’air profondément heureux de cette réception exceptionnelle reçue ce soir à la Maro de la part d’un public extatique qui leur était totalement dédié. Non, un « feu comme ça », on n’en voit pas tous les jours…

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