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Le journal de Pok
30 mai 2022

"Top Gun - Maverick" de Jospeh Kosinski : une bonne raison de retourner dans les salles de cinéma !

Top Gun Maverick Affiche

Foin de nostalgie mal placée, Top Gun, de l’ineffable Tony Scott, responsable de plus de navets désormais irregardables que tout autre réalisateur hollywoodien, était une véritable horreur : près de deux heures d’imagerie publicitaire horripilante, agrémentant un scénario inexistant, sur lequel baguenaudaient des acteurs qui ne savaient pas quoi dire ou quoi faire à part être beaux et prendre la pose. Tom Cruise était très jeune, plutôt mignon, mais n’avait (encore ?) rien d’un bon acteur, et n’arrivait pas à sauver grand-chose. Pire encore, les fameuses scènes aériennes, vantées à l’époque, étaient surtout confuses… Revoir Top Gun en 2022, c’est s’exposer à deux heures de cinéma aussi has been qu’ennuyeux.

Alors, pourquoi diable faire un Top Gun 2 (pardon, Top Gun – Maverick ?) : parce que le cinéma (en salles) va mal, blessé par le succès des plateformes et presque achevé par le Covid qui a fait perdre aux foules l’habitude de se rendre dans les multiplexes ? Eh bien oui, peut-être… et ce n’est pas un motif si stupide que ça, en fait. Ou peut-être aussi que Tom Cruise, avec le poids de toute son expérience acquise au fil de blockbusters réussis – on pense bien entendu au succès de l’excellente franchise Mission : Impossible – a pensé, non pardon, a su, qu’on pouvait faire quelque chose de mieux de Top Gun ? On veut bien le croire, parce que sur ces deux points, Top Gun - Maverick fait le boulot au-delà de nos espérances les plus folles.

Aller voir Top Gun - Maverick dans une grande salle de cinéma, devant un vraiment grand écran, et assister à ces somptueuses batailles aériennes d’avions de chasse – enfin bien filmées par le rare Joseph Kosinski, l’homme de Tron Legacy et de Oblivion, c’est redevenir pendant deux heures un enfant émerveillé devant la magie du 7ème Art, et il est difficile, en toute honnêteté de ne pas remercier Tom Cruise pour ce genre de moments.

Il y a de plus, cette fois, une vraie histoire qui, même si elle ne nous épargne évidemment aucun des poncifs du cinéma US sur le courage des pilotes et sur l’amitié virile (quelques femmes désormais parmi l’élite, mais on est encore loin du compte…), est assez intéressante pour que nous nous accrochions à ses péripéties : il s’agit d’aller détruire une installation nucléaire ennemie (iranienne ?) avant qu’elle ne soit mise en service, une mission qui nécessite un pilotage d’exception, et donc une équipe d’as que seul Maverick peut former. Pourquoi pas ? Même si le principe de la mission s’apparente dangereusement à celui de la destruction de l’Etoile Noire à la fin du premier Star Wars, même si les Américains s’en tirent finalement à bon compte, évidemment, au moins on frémit, on s’intéresse. Et on rit même, parce que les scénaristes, à la différence de ceux du premier film, n’ont pas oublié la juste pointe d’humour çà et là qui rappelle que tout cela reste humain, et n’est pas vraiment, vraiment sérieux (sans heureusement sombrer dans les lourdeurs de « l’humour à la Marvel »).

Bref, Top Gun - Maverick a tout du film de divertissement US classique, mais cette fois, c’est là une véritable qualité. S’il s’était débarrassé de ces quelques scènes de fan service, reprenant à l’identique l’imagerie insupportable de l’original, Top Gun - Maverick aurait presque pu être qualifié de bon film. C’est dire…

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