"Royce Hall" / "Dorothy Chandler Pavilion" / "The Bottom Line" de Neil Young : l’interview imaginaire...
Alors que Neil Young poursuit de manière impavide la publication d’archives live alimentée désormais par de nouveaux enregistrements pirates, il nous a paru indispensable de le rencontrer pour le… challenger. Mais était-ce possible ?
Pok : Salut, Neil, tu vas bien ?
Neil : Comme un inca, tu vois, mec, comme un inca…
Pok : On va être franc avec toi, avec ces 3 nouveaux albums live, tu en es à 14 sortis cette année. C’est quoi ce truc de fou de sortir plus d’albums par an que King Gizzard ? L’angoisse du temps qui passe ?
Neil : C’est qui le Roi… Gésier ? Bon, peu importe… Non, c’est juste que j’ai réalisé que la discographie complète de Bob Dylan comprenait plus de 10.000 albums, enregistrements pirates compris ! Donc il faut que j’accélère si je veux le rattraper avant qu’il passe l’arme à gauche, ce vieux Robert…
Pok : Ah, d’accord, je comprends mieux. Mais bon, tu ne trouves pas que tu pousses le bouchon un peu loin en essayant de fourguer à tes fans deux enregistrements pirates de la même tournée acoustique que Young Shakespeare, avec à peu près la même setlist et un son inférieur ?
Neil : Attends, mes fans, c’est des VRAIS fans, ils veulent TOUT de moi, donc ils vont cracher au bassinet et puis après ils vont passer plein de super bon temps à comparer les disques entre eux. Et si ça les amuse, hein… Et puis, le son est pas si dégueulasse que ça, quand même…
Pok : Oui, il est même pas mal du tout pour l’époque, c’est vrai, en tout cas sur le Dorothy Chandler Pavilion, parce que celui de Royce Hall, on le trouve un peu frêle, non ?
Neil : C’est un set acoustique, man, donc frêle c’est parfait. Tu crois pas ?
Pok : Euh, si tu le dis, Neil, si tu le dis… Mais c’est quoi la différence entre ces deux enregistrements, quand même ?
Neil : Mec, tu les as mal écoutés, c’est pas la même chose du tout ! Au Royce Hall, j’étais dans l’intensité, mec ! Ecoute les versions de Cowgirl in the Sand ou de Ohio, c’est pas Bob qui peut te faire ça. Tu trouves pas ?
Pok : si, si, Neil, c’est très beau. Mais c’est quand même pas trop différent de Massey Hall ou Young Shakespeare…
Neil : Toi, tu commences à m’énerver, faut que t’arrête avec tes critiques mesquines. Et la version de Man Needs a Maid sans orchestre, c’est pas beau, ça, hein ?
Pok : Oui, oui Neil, mais tu nous refais le coup avec une version interminable de Sugar Mountain, et des blagues à deux balles qui ne font rire que toi…
Neil : J’avais 25 ans, mec, 25 ans ! Je savais pas, à cet âge-là ! Maintenant, JE SAIS.
Pok : Bon, en fait on doit reconnaître qu’on accroche plus au Dorothy Chandler, il y a des versions de See the Sky About to Rain, Journey Through the Past et Don’t Let It Bring You Down qui sont mémorables. Et puis, sur Cowgirl in the Sand, tu as même trouvé le moyen d’être marrant.
Neil : Ah, tu vois que quand tu fais des efforts, tu me comprends quand même !
Pok : Alors après, il y a quand même le problème de Citizen Kane Jr. Blues, le live au Bottom Line. Là, on est plus dans de l’inédit, avec cet acoustique de 74.
Neil : … et c’est quoi le problème… ?
Pok : Ben, à part la curiosité d’écouter Revolution Blues en acoustique, tes plaisanteries sur Long May You Run, et une vraie magie sur Pardon My Heart, le reste est quand même plat. On ne retrouve pas l’ambiance hantée de l’album On the Beach. Donc on est déçus…
Neil : hanté, hanté, tu me fais rigoler, toi. Je jouais dans un petit club, d’ailleurs on entend les gens qui discutent, qui boivent des bières, c’est cool, non. J’étais pas hanté, mec, comme tu dis, j’étais cool, relax…
Pok : ça, c’est sûr, quand on entend la version pourrie que tu nous ponds de Greensleaves, on voit bien que t’es pas trop stressé.
Neil : Là, toi tu commences à m’énerver. Ecoute, j’ai encore 28 albums live à sortir cette année, eh ben je t’interdis d’en parler sur ton webzine pourri, tu m’entends, je te l’interdis.
Pok : Mais… Neil, tu peux pas dire ça. Tu peux pas. Tu imagines, s’il y a des trucs fantastiques sur l’un de ces 28 albums, il faut absolument qu’on en parle… !
Neil : Ah, tu vois, tu deviens raisonnable. En fait, tu es un FAN, toi, non ?