"Walking Dead - Saison 11 - épisodes 9-16" d'Angela Kang : les mensonges de la « richesse commune »…
Les huit premiers épisodes de la onzième et dernière saison de la série vétérane "Walking Dead" nous avaient laissés plutôt circonspects, Angela Kang et son équipe de scénaristes n’ayant visiblement pas totalement tirés les leçons des errements passés. Et force est d’admettre que le même constat peut être fait à propos de cette seconde partie, qui s’enlise sur la longueur de trois épisodes laborieux (du 10ème au 12ème), puis décolle avec un superbe treizième épisode, "Warlords", et maintient un bon niveau d’intérêt jusqu’à la fin, et l’inévitable cliffhanger de circonstances.
Nous avions laissé nos héros dans une situation difficile face aux Reapers, et, même si le conflit se résout finalement un peu trop rapidement, la mise en scène efficace de Jon Amiel et la dureté d’un scénario sans concessions font de "No Other Way" un moment très satisfaisant, qui laisse bien augurer de la suite. Malheureusement, les scénaristes décident, non sans une certaine logique du fait de ce qui suivra, de passer trois épisodes à nous montrer la vie particulièrement inintéressante de nos héros dans le Commonwealth, et de mettre en place les indices d’une profonde corruption morale de cette dictature dissimulée derrière les oripeaux d’un retour à la « vie normale ». Politiquement, ce n’est certes pas idiot, le Commonwealth conjuguant les dérives du leadership contemporain (une « présidente » démagogue qui ressemble beaucoup à nos adeptes bien élevés du « ruissellement », et dissimule un mépris profond pour les « classes populaires ») et les tentations impérialistes et dictatoriales causées par la déliquescence du modèle social traditionnel. Mais du point de vue scénaristique, c’est redondant, pesant, et largement sans intérêt.
"Warlords" marque donc une franche rupture dans la trajectoire descendante de la saison, avec un nouveau « bad guy », psychopathe remarquablement haïssable – un ancien de la C.I.A., ah ah –, et 44 minutes de tension ininterrompue : même si l’on a du mal à comprendre clairement comment la plupart des personnages se retrouvent tous d’un coup dans l’immeuble de Riverbend, il faut avouer que l’épisode conjugue violence, suspense et surprises avec un sens du spectacle dont on pensait qu’il avait déserté la série.
On pourra regretter la volonté des scénaristes de transformer Negan en gentil pour parvenir à une réconciliation quand même improbable, mais puisque ça nous permet de revoir Jeffrey Dean Morgan dans ses œuvres, pourquoi pas ? Et puis la guerre des nerfs, suivie par un véritable affrontement, avec Hornsby ménage suffisamment de moments forts pour qu’on arrête de se plaindre : on a fini par accepter que "Walking Dead" n’atteindrait jamais la grandeur, et on peut se résigner aux petits plaisirs simples qu’elle distille au fil d’épisodes qui sont au moins… regardables.
Le dernier lot d’épisodes sera disponible à partir d’août, et les paris restent ouverts quant à la manière dont les scénaristes réintroduiront dans le jeu l’ami Rick Grimes (que personne n’a vraiment envie de revoir, soyons honnêtes…), et surtout quel pourra être la conclusion d’une série dont on espère toujours qu’elle nous réservera quand même une bonne surprise finale.