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Le journal de Pok
22 mars 2022

"Upload - Saison 2" de Greg Daniels : une vie sans fin...

Upload S2 affiche

Il y a près de deux ans, alors qu’on était en plein début de confinement, la série de SF/rom com/ comédie "Upload" nous avaient emballés, en imaginant sur un mode "Black Mirror" désopilant un futur proche, qui permettrait aux plus riches d’entre nous de vivre éternellement après leur mort dans un monde virtuel où tous les plaisirs possibles leur seraient accessibles. Le héros de cette création de Greg Daniels ("The Office US", "Parks & Recreation", "Space Force"), Nathan, accueilli dans cet univers - aussi séduisant matériellement qu’effrayant - grâce à l’argent de sa fiancée très riche et très snob, découvrait qu’il avait été assassiné et non victime d’un accident, et que sa mort était justement liée à ce nouveau et lucratif business de « Post-EHPADs » de luxe… Tout en tombant éperdument amoureux de son « ange », employée chargée de veiller à la satisfaction des défunts « uploadés ».

Nos espoirs relatifs à une suite qui poursuivrait avec le même niveau d’intelligence conceptuelle et de satisfaction immédiate du téléspectateur étaient très élevés, et il faut bien reconnaître qu’ils sont rapidement – et largement – déçus par ces 7 épisodes qui peinent à conserver la légèreté initiale, et s’embourbent dans une accumulation excessive de nouvelles idées qui ne semblent jamais menées jusqu’à leur fin, sans même parler de nombreuses incohérences dans la narration.

Il y a la secte des technophobes vivant en autarcie dans la forêt et aux tendances religieuses fanatiques, qui lancent une mission d’infiltration sans but véritable. Il y a le logiciel de capture des pensées et des rêves mis en place pour espionner les « uploadés », mais également revendre leurs fantasmes sexuels sur le Net – soit une belle idée « à la "Black Mirror" », vite abandonnée en chemin. Il y a la poursuite à New York d’un riche « uploadé » porté par un robot, qui s’interrompt sans aucune explication. Et il y a surtout ce très déroutant dernier épisode qui règle sans aucune difficulté et en quatrième vitesse toutes les embuches possibles sur le chemin de la « résurrection » du héros et de ses retrouvailles avec sa dulcinée : on a alors furieusement l’impression que les scénaristes ont été mis en demeure de boucler la série par un happy end vite troussé, sans trop s’occuper de cohérence… jusqu’à ce que les dernières minutes de l’épisode suggèrent la possibilité d’une troisième saison !

Si l’on frôle très souvent le désastre dans la construction scénaristique, le plaisir pris devant "Upload" reste heureusement largement lié à l’originalité de ses personnages, tous passionnants : le très drôle, et paradoxal, désir de maternité d’Ingrid permet de conférer au personnage le plus caricatural – et facilement haïssable – de la série une vraie humanité ; la passion incontrôlable de Luke pour son ami Nathan reste aussi amusante que profondément touchante, et constitue un exemple encore assez rare d’empathie envers un amour homosexuel… Et d’une manière générale, comme dans toute comédie réussie, la galerie de seconds rôles est particulièrement riche : une AI hilarante (Owen Daniels, formidablement décalé), une patronne désaxée et perverse à l’énergie inépuisable (Andrea Rosen), un multimillionnaire se délectant de détruite la planète et de dévorer des animaux en voie de disparition, et tant d’autres qui nous surprennent et nous ravissent à chaque épisode.

Bref, même si nous avons été largement privés au cours de ces 7 épisodes de la ravissante alchimie amoureuse entre Nathan (Robbie Amell) et Nora (Andy Allo), qui constituait le gros point fort de la première saison, nous sommes quand même prêts à accepter de poursuivre cette très étrange aventure… en espérant que les scénaristes fassent un meilleur boulot la prochaine fois.

 

 

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