The Apartments à Petit Bain (Paris) le lundi 14 mars
21h30 : Peter Milton Walsh, le petit homme en noir qui est en fait The Apartments à lui seul, est accompagné ce soir sur scène par un quatuor sympathique, parfois bringuebalant (commentaire un peu dur, mais pertinent d’un de nos amis : « la musique, ce soir, ça ressemblait à celle d’un groupe de patronage, avec fausses notes et tout… ») visiblement totalement à la botte du maître, veillant aussi sur lui comme sur du lait sur le feu : il faut dire d’ailleurs que, ayant oublié à trois reprises de brancher sa guitare, Peter a visiblement besoin d’un peu de soutien…
The Apartments sont venus d’Australie – ce dont on les remercie, il y a peu de groupes des Antipodes qui tournent en ce moment en Europe - pour promouvoir leur dernier album, In And Out Of The Light, paru au début de la pandémie : ils n’en jouerons finalement que 4 titres, dont, heureusement, la très belle balade Butterfly Kiss (« We’re all fucked Up, please don’t judge me now, we’ll have time for that »). La setlist est quand même largement consacrée aux deux premiers albums du groupe, The Evening Visits… et Drift, et personne ne s’en plaindra, bien entendu !
Walsch, frêle (il en plaisante lui-même : « je ne suis pas vraiment un mec qui en impose… ») et grisonnant, reste après toutes ces années d’obscurité et de lumière mêlées un personnage à la fois fascinant et attachant. Il a plutôt tendance à manier l’ironie dans sa communication avec le public : « C’est le premier jour sans masques en France, non ? Je me souviens, quand on a fait la même chose en Australie, une semaine plus tard, on était en confinement complet ! » (en fait, c’est sans doute de la lucidité). Quand il remercie Raoul Vignal pour sa première partie, c’est avec un petit commentaire ambigu : « Bon, j’espère que ça ne vous dérange pas, après ça, si je joue sur une guitare électrique ? ». Et les vannes – gentilles - envers son fidèle guitariste, Antoine Chaperon, fusent, que ça soit lorsqu’il le laisse accorder sa guitare acoustique, ou quand, pour l’interprétation de Over, il nous explique : « Si ça fonctionne, ce sera grâce à moi, sinon, c’est de sa faute… ».
Quand The Apartments jouent sur le registre de l’émotion, comme sur le parfait No Song, No Spell, No Madrigal, indiscutable sommet de la soirée, et que Walsch chante de tout son cœur, après avoir posé sa guitare, on comprend l’engouement que le groupe a généré. Quand par contre, ils alignent les titres « rock », ça grince un peu : avec un batteur qui frappe trop fort, des vocalises féminines envahissantes, un esprit un peu ras-la-moquette, et surtout un petit côté « plan-plan » dans ce Rock peu inspiré, il faut se pincer pour se souvenir que ce sont les Apartments qu’on est en train d’écouter.
Bref, au sortir de 1h35 en forme de montagnes russes (des sommets très élevés, des redescentes surprenantes, des remontées poussives), les fans sont encore plus fans, mais les autres – dont nous sommes – restent sceptiques.