"Space Force - Saison 2" de Steve Carell & Greg Daniels : sauvez le satellite Blue Öyster Cult !
On aura donc attendu un an et demi pour que Steve Carell et son complice Greg Daniels (de l’époque de "The Office") donnent une suite à un "Space Force" qui nous avait largement déçus dans son incapacité à offrir une satire politique au niveau des intentions de ses auteurs : malgré un duo d’acteurs aussi brillant que celui formé par John Malkovich et Steve Carell, en dépit de la richesse de sujets offerts par l’administration trumpienne, on était très, très loin – sans que ce soit une surprise – du "Docteur Folamour", qui constituait a priori un modèle possible…
La seconde saison de "Space Force" prend note dès son premier épisode du départ de Donald Trump, et du retour du gouvernement US à un niveau minimum de rationnel dans ses décisions. Plutôt réussi, "The Inquiry" prend la forme d’un film de procès, permettant à chacun des membres de l’équipe de bras cassés réunie par le General Naird de nous offrir ses 5 minutes de délire, sans que (attention spoiler !) la décision de l’administration n’en soit réellement affectée : on se débarrasse des « va-t’en-guerre » infantiles comme Grabaston (exit Noah Emmerich, dont on espère quand même le retour dans la série), on arrête la géguerre avec la Chine, et on en revient aux fondamentaux, les coupes budgétaires. Tout cela est très bien vu, et laisse bien augurer de la suite.
Malheureusement, les épisodes suivants semblent n’avoir plus grand-chose à raconter, et les ambitions des auteurs sont sensiblement revues à la baisse, ce qui n’est d’ailleurs peut-être pas une si mauvaise idée que ça : "Space Force" prend alors l’allure d’une version « militaire » de "The Office", et, délestée de toute vision politique, assume un statut de sitcom standard, se concentrant plus sur les problèmes personnels et la vie sentimentale de ses personnages. Même le génial Malkovich met la pédale douce sur sa pétulante agressivité habituelle, ce qui s’avère forcément une déception pour le téléspectateur…
Et ce, jusqu’à "The Hack", un septième et dernier épisode (puisque la saison a été réduite à 7 épisodes au lieu de 10, et peut donc se bingewatcher en une seule soirée) réussi, qui prépare visiblement une troisième saison (enfin, si Netflix continue à mettre la main au porte-monnaie) plus ambitieuse : les Russes sont redevenus les ennemis qu’ils n’ont finalement jamais cessé d’être, et un astéroïde menaçant apparait dans la visée du télescope de Hawaï. Même si on craint très fort qu’après "Don’t Look Up!", Carell ait fort à faire pour renouveler le sujet, on lui souhaite bonne chance.
PS : Mais le plus important de tout ça, finalement, n’est-ce pas que le satellite Blue Öyster Cult ne s’écrase pas sur Terre ? Hein, on vous le demande !