"Ozark - Saison 4 - 1ère partie" de Mark Williams et Bill Dubuque : une semi-déroute...
Comme il est désormais de mise, la dernière saison de "Ozark", une série que nous avons aimée, mais qui a pris un mauvais virage dans sa troisième saison, et s'éternise au delà de ce qu'elle devrait, sera diffusée en deux parties de 7 épisodes chacune. Et il faut bien reconnaître que cette première livraison ne nous rassure aucunement sur la conclusion de la série : après une introduction qui pourrait bien anticiper ce que sera la conclusion finale de la série, nous avons droit à plusieurs longs, très longs épisodes où l'on s'ennuie beaucoup, et qui ne nous offrent que peu de choses "à sauver". En effet la crédibilité semble s'être délitée à tous les niveaux du scénario : que ça soit la partie psychologique qui ne fait plus guère de sens (le fils, Jonah, de 14 ans - joué par un acteur qui en paraît désormais 17 - qui travaille pour les ennemis de sa famille, la drôle de famille constituée par Darlene, Wyatt et Ruth) ou la partie "policière" (le comportement de l'Agent du FBI Maya, la facilité avec laquelle fonctionne désormais le blanchiment des revenus de la drogue, les jeux politiques des Byrde, le deal avec la CEO d'une grande entreprise pharamaceutique...), rien ne tient vraiment la route, tout semble régulièrement bâclé, forcé, comme si le téléspectateur était finalement prêt à avaler n'importe quoi.
Pire, avec la disparition dans la troisième saison d'un personnage aussi intéressant qu'Helen et avec le changement de stratégie inexplicable de Navarro, les enjeux de "Ozark" ont globalement changé, si ce n'est même disparu. Pour compenser ce désert de sens, les scénaristes nous sortent de leur chapeau et injectent dans l'histoire un nouveau mafieux psychopathe et imprévisible, Javi, qui est bien utile pour relancer un peu l'action, mais est largement improbable. Les derniers épisodes rattrapent un peu la sauce, mais au prix de retournements de situation abrupts et trop nombreux pour aller bien au-delà de trucs scénaristiques faciles.
Au lieu d'une telle semi-déroute, les raisons d'aimer encore "Ozark" sont de moins en moins nombreuses : quelques notations politiques bien vues (les références à la crise US des opiacés, les manipulations des urnes électroniques...) et une vision assez pessimiste - et donc pas très consensuelle - de la prise de pouvoir éventuelle des femmes, voilà en tout et pour tout ce qu'on peut sauver de ces 7 premiers épisodes. C'est peu.