Queen of the Meadow en concert privé - Life is a Minestrone, le dimanche 9 janvier
18h40 : Après une première partie de Julien Pras, Helen et Julien ont échangé leurs rôles pour le set de Queen of the Meadow. La musique est de fait très différente, plus traditionnellement folk sans doute, mais toujours aussi enchantée par le travail vocal du duo. Comme sur le dernier album, le très accompli Survival of the Unfittest, dont les titres constituent la majorité de la setlist, les chansons de Helen sont plus amples, parfois plus lyriques, avec de belles montées d’intensité (dont on se dit d’ailleurs qu’elles seraient encore plus fortes supportées par des instruments électriques !).
« If you are my lucky star, then I'm your honeymoon… », voilà le genre de phrases enchantées que la voix de Helen plante comme des petites graines dans nos cœurs, et qui métamorphosent cette fin d’après-midi pluvieuse passée en compagnie d’amis mélomanes pour qui la vie est un minestrone : il est beau, il est doux de se laisser aller au fil de cette musique qui semble semer du bonheur.
Mais attention, les chansons de Queen of the Meadow ne sont pas toutes heureuses, loin de là, et le set monte en puissance dans sa seconde partie, avec un Smother – avec ses formidables vocaux en « ah, ah, ah » - splendide. Les effets de claviers ajoutés à la pédale sur la guitare de Julien ajoutent encore plus de profondeur au texte troublant (très psychanalytique !) de la chanson : « Daughter, may you shout louder, 'Cause I need a light To embrace your thunder ! I had found a way to carry on, but I loved you wrong… Say mother, you smother me ! ».
The King and the Hoe, dont Helen dit redouter de le jouer sans batterie et basse, passe parfaitement : plus dur, plus tendu, plus bruyant (un peu…). « Tu vois, c'était bien ! », dit Julien, en conclusion. Et en effet, c’était bien. Mieux que bien. « I thought our bones were strong, you’d reach me from beyond… » : on termine ces 45 minutes par la plus belle chanson du nouvel album, Honey.
Mais, comme on n’a pas envie encore de les laisser partir, Helen nous fait la surprise de ce qu’elle annonce comme une reprise « punk », ce qui présente le défi de « dire des gros mots avec classe » : bon, « I ain't no goddamn son of a bitch ! », ce n’est pas si choquant que ça, et Helen ne manque jamais de classe, d’autant que sa version folk de la chanson des Misfits ne dépare pas avec le reste du set…
Et voilà, c’est fini : il ne nous reste plus qu’à retourner dans l’hiver du Covid, en espérant la prochaine respiration musicale, qui nous permettra de tenir le coup.