Premier livre de Beuglet que je lis (et certainement dernier...), "le Dernier Message" commence plutôt bien, avec un personnage central original, une enquêtrice britannique aux multiples problèmes - de surpoids, de traumas, mystérieux et soigneusement enfermés derrière une porte blindée - qui doit se racheter et regagner sa crédibilité en menant une enquête discrète sur un meurtre atroce perpétré dans un monastère perdu sur une île écossaise.

On s'en lèche les babines à l'avance. L'enquête démarre joliment dans une ambiance originale... jusqu'à ce que, en plein milieu de l'exploration d'une grotte mystérieuse au cœur des Highlands, tout parte littéralement en vrille : une découverte fantastique - on est plutôt tout d'un coup dans un registre "Blake and Mortimer" et on s'attend à voir surgir un Olrik ricanant à tout instant. Le pacte de la croyance est rompu, on rigole, on n'arrive plus à suivre Beuglet, avec sa super agent secret canon dont l'héroïne va tomber amoureuse, et son accumulation de machinations diaboliques qui s'entassent les unes sur les autres jusqu'au ridicule absolu.

Le final, qui nous entraîne au Groenland et plonge en pleine SF à tendance délirante philosophico-scientifique (après Einstein et Newton, j'attendais de voir surgir Dieu lui-même...), avec le fameux "dernier message" en conclusion, est digne des Monty Python.

Tout cela ne serait pas bien grave, juste dérisoire et ridicule, s'il ne flottait pas sur toute l'histoire un vague sentiment de complotisme, qui à force d'empiler les théories "audacieuses" (la baisse de QI de l'Occident, la menace des Gafa, la non-existence du big bang...), devient franchement déplaisant. Le fait même que l'auteur insiste en épilogue sur le sérieux de ses thèses semble d'ailleurs confirmer cette déviation du polar de divertissement vers la diffusion de concepts conspirationnistes.

Bref, "le Dernier Message" est une vraie horreur, que je déconseille fortement.