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Le journal de Pok
5 septembre 2021

Quand la pop fait des étincelles, une revisite de la discographie de Sparks : "Interior Design" (1988)

Interior Design

Il est intéressant de remarquer que "Interior Design" est souvent considéré comme le nadir absolu de la discographie de Sparks, sans doute parce qu'il est l'album qui rencontra le moins de succès public, encore moins que ses deux prédécesseurs, "Pulling Rabbits..." et "Music That You Can Dance To", et marqua le début de la plus longue "disparition" des Frères Mael, une traversée du désert de 6 ans, avant un retour en forme olympique en 1994.

Une écoute attentive de ce quinzième album - soit finalement un effort que la plupart d'entre nous, vrais fans de Sparks pourtant, ont rarement consenti - permet de relativiser largement ce jugement : "Interior Design" présente une claire continuité avec les deux albums précédents, et contient quelques chansons tout-à-fait correctes : "So Important", très accrocheuse en fait, "Just Got Back From Heaven", "Let's Make Love" et "Madonna", une vraie petite réussite avec son texte clin d'œil et son alternance de narration et de refrains à la mélodie impeccable, sur un modèle qui nous a donné auparavant le grandiose "Change". On est loin de l'horreur de "Big Beat", et on est même plutôt devant des compositions supérieures à celles de "Introducing..." ou "Pulling Rabbits...*" !

Le vrai problème de "Interior Design" n'est pas son manque d'inspiration, mais plutôt une production "à côté de la plaque" de nos deux frangins, qui ont réalisé l'album en autarcie complète (juste quelques interventions à la guitare d'un musicien "extérieur" ont été rajoutées...) et ont débouché sur un son électronique stérile, qui lamine les chansons, les uniformise toutes dans une sorte brouet commercial sans âme. Cherchant probablement à regagner le succès populaire tout en poursuivant leur chemin "électro", les Frères Mael ont sacrifié totalement sur cet album leur originalité pour produire un son passe-partout, qu'ils pensaient - à tort - susceptible de séduire le grand public, américain en particulier.

Il ne faut pas oublier que 1988 sera également l'année de leur très fructueuse collaboration avec les Rita Mitsouko en France, et la qualité de "Singing in the Shower", "Live In Las Vegas" ou "Hip Kit" prouvent que Ron et Russell, replacés dans le bon contexte créatif, restent absolument impériaux !

PS : Il est maintenant de notoriété publique que les six années sans album qui suivirent sont largement imputables à leur projet avorté d'un film qui aurait été réalisé par Tim Burton, et n'ont donc, de fait, pas correspondu à une perte d'inspiration de Ron Mael !

 

 

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