We Hate You Please Die en soirée Take Me Out (Supersonic) sur la Terrasse du Trabendo le samedi 10 juillet
23h35 : Ce n’est pas n’importe quel groupe qui va conclure la soirée, c’est We Hate You Please Die ! Il n’y a pas à s’en faire, le charisme et l’énergie stupéfiante de Raphaël, la puissance de feu du groupe, et la qualité des nouvelles chansons vont faire des miracles, une fois encore.
Il y a d’abord la minute d’intro progressive de Exhausted pour que Raphaël retrouve ses marques, après une année sans concert (« Le dernier vrai concert qu’on a joué, c’était ici, l’année dernière, et c’était de la folie. Il y en a eu un autre après, mais les gens étaient assis, je n’ai pas trop aimé » - Raphaël fait allusion à un court set à la Seine Musicale début octobre 2020…), et aussi pour que nous, nous nous préparions, et puis… la furie WHYPD se déverse. Et le public devient fou, à nouveau : au premier rang, les barrières sont à deux doigts de céder sous la pression, qui ne va d’ailleurs pas baisser un seul instant durant les 55 minutes du set !
Les titres de Can’t Wait to Be fine se succèdent, l’album sera joué dans sa quasi-intégralité, et on peut vérifier que ce renouvellement de la setlist propulse le groupe en avant… même si l’énergie punk est toujours bien là. Au bout de trois ou quatre morceaux, Raphaël, qui donne toujours de sa personne sans mesurer ses efforts, semble déjà physiquement éprouvé, mais il en plaisante : « Bah, c’est pas comme le vélo, en fait… Et d’ailleurs j’aurais peut-être dû en faire, du vélo, pendant tous ces mois… ». Mais il repart à l’assaut du public. Car Raphaël va faire quatre ou cinq incursions dans le moshpit (quatre ou cinq ? Au bout d’un moment, on ne les compte plus !), jouissant clairement de la frénésie générale, de ce sentiment de vie, d’intensité que procurent les concerts. Ce sentiment qui nous a tellement manqué pendant ces longs mois de privation.
Musicalement, le groupe est toujours terrible, d’ailleurs par moment, on se demande comment fait Joseph avec sa seule guitare pour construire un tel mur du son ! Barney est magnifique, mais c’est quand même Melancholic Rain, l’une des rares chansons survivantes du premier album, qui fait complètement basculer le public dans une extase indescriptible. Et puis Raphaël annonce : « Cette chanson-là, c’est celle que nous jouerons si un jour on nous invite à l’Elysée ! ». We Hate You Please Die, puissante, et assez bouleversante aussi quand Raphël fait chanter tour à tour les personnes du premier rang. D’ailleurs, Raphaël semble très ému ce soir, et ce n’est pas seulement, on le jurerait, un effet de son goût – et de son talent – pour une certaine théâtralité.
On enchaîne par une excellente cover de Bad Girls, de M.I.A., puis vient le trio gagnant de la soirée : Coca Collapse, grande chanson punk, DSM-VI, avec son beau refrain pop qui nous fait penser à chaque fois aux Buzzcocks (un refrain que Rafaël savoure visiblement…), et enfin le majestueux, car totalement désespéré et pourtant rempli d’espoir Can’t Wait to Be Fine.
Et c’est fini. Il est minuit et demi, et nous venons de prendre une sacrée dose de rock’n’roll !