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Le journal de Pok
27 juin 2021

Last Train à l'Elispace de Beauvais le vendredi 25 juin

2021 06 25 Last Train Elispace Beauvais (24)

20h35 : la salle s’est bien remplie derrière nous, même si on est loin d’afficher complet ce soir, quand Last Train entre en scène sur un thème d’Ennio Morricone qui fait frissonner. Le look du groupe est un peu moins "noir et blanc" que lors de leur mémorable concert du Trianon en novembre 2019, mais leur volonté d’en découdre est inentamée, voire même décuplée par l’attente. Et on imagine bien que le spectacle de ce public assis à distance de la scène doit être frustrant pour ce groupe habitué à être au contact avec ses fans !

« This is the end of everything, A bunch of ashes into the wind » : les paroles de All Alone résonnent encore plus fort dans cette grande salle trop vide, devant un public assis et masqué, qui se contente de dodeliner de la tête sous l’assaut sonique du quatuor. Le son est parfait, même s’il aurait pu être un peu plus fort, le groupe joue compact et méchant, les deux guitares crachent de la lave en fusion, et Jean-Noël me semble chanter mieux que jamais. Nous sommes partis pour une heure de montagnes russes émotionnelles, la grande spécialité de Last Train : montées en puissance, oasis de calme, déchaînements torrentiels, accélérations, coups d’arrêt soudains… Cette musique, pas toujours facile à habiter, à apprivoiser sur disque, prend tout son sens sur scène, à travers la violence des échanges, grâce aux postures des musiciens qui sont comme des combattants, et surtout de par la générosité d’un groupe qui n’arrête pas de DONNER à son public.

Les lumières sont contenues, souvent dans le dos des musiciens qui apparaissent la plupart du temps seulement comme des silhouettes, interprétant une chorégraphie superbe… parfaitement rock’n’roll. On peut qualifier aussi la musique de Last Train de “classic rock”, tant elle repose sur des parties de guitare éblouissantes, mais aussi parce qu’elle ne joue pas le jeu de la mélodie pop, ni celui de la vitesse punk : on est plutôt dans la recherche à travers le son et ses variations de puissance d’une sorte d’EXTASE. Pour prendre le plus de plaisir possible à un concert de Last Train, plutôt que de danser et de frapper dans ses mains, mieux vaut se laisser dériver dans le flux incessant de sensations physiques que font naître les assauts sonores du groupe…

2021 06 25 Last Train Elispace Beauvais (26)

Au bout de trois morceaux, Jean-Noël nous annonce que nous avons l’autorisation de nous lever, pourvu que nous restions à nos places : personne ne se fait prier, tant il est difficile d’absorber physiquement cette musique si on reste assis. L’ambiance monte d’un cran, même s’il nous faut admettre que, sans la folie physique qui règne normalement dans une fosse “en fusion”, un peu de la magie que nous avions goûtée au Trianon sera perdue ce soir.

Mais arrêtons de nous plaindre, et même si Jean-Noël apparaîtra finalement frustré que nous ne nous avancions pas plus vers lui – nous respectons sagement les consignes, nous avons si peur que les concerts de Rock soient à nouveau interdits ! -, quel plaisir de vivre ça à nouveau…

Le rappel sera consacré aux dix minutes du miraculeux The Big Picture, un quasi-blues incantatoire et volcanique, avec son très beau texte sur la difficulté d’aimer : « Sometimes, I wish I could be a decade older / And wave these years goodbye to be with her / So she could turn me into a better man… » et son refrain qu’on chante ou qu’on murmure avec Jean-Noël : « 'Cause she's a woman and so much more / Oh she's a woman ». Morricone revient dans les haut-parleurs, c’est fini. Un peu plus d’une heure quinze de musique exigeante, puissante, régulièrement saisissante, nous a été offerte par l’un des grands groupes de scène français.

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