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Le journal de Pok
23 février 2021

Revoyons les classiques du cinéma : "Edward aux Mains d'Argent" de Tim Burton (1990)

Edward aux Mains d'Argent Affiche

En 2021, il est impossible de regarder "Edward aux Mains d'Argent" sans y voir la matrice - d'ailleurs admise par ses auteurs - de la série "Desperate Housewives", et ce, d'autant que la musique de Danny Elfman achève de créer le lien : du coup, on revoit le "petit" chef d'œuvre de Tim Burton en se délectant d'abord de cette description acide de la société banlieusarde américaine, obsédée par l'apparence d'une perfection lisse et d'une réussite sociale et émotionnelle de tous les instants, et dissimulant les pires secrets - et surtout un goût délirant pour les perversions.

"Edward aux Mains d'Argent" est un "joli conte de fées" en quatre couleurs pastel (vert, bleu, jaune et rose) menacées par le Noir & Blanc des vieux films d'horreur et par les déchirures "punks". Il se déroule dans un monde hostile, celui des classes moyennes et des "moyennes personnes" - comme dirait Boris Vian - où l'on tue avec le sourire, et où toute déviance est bannie... Edward le handicappé, se confrontant à cette société-là, lui apporte sa naïveté en cadeau, la réenchante un temps et, en retour, s'assimile au groupe. Mais lorsque les obsessions "adultes" (commérage, nymphomanie, religion) des habitants du "monde réel" ne sont pas satisfaites, la tolérance superficielle explose littéralement. Il s'agit là d'une vision très noire de l'assimilation sociale, parfaitement emblématique du complexe de "vilain petit canard" qu'avait à l'époque Tim Burton, et qui atteint avec ce film une sorte d'aboutissement tant formel qu'émotionnel.

L'humour caustique qui se dégage de bien de ces scènes outrageusement colorées ne fait que souligner la tendresse profonde que Burton a pour "ses créatures" maudites, celles qui sortent des pires cauchemars mais gardent en elles le secret d'une innocence sublime, si dangereuse d'ailleurs pour l'intégrité de la société. Oui, derrière le conte de fées détourné, c'est bien une véritable tragédie qui rôde, et elle finit par déchirer l'écran dans un mélange de sang trop rouge et de neige trop belle.

En 2021, il est impossible de regarder "Edward aux Mains d'Argent" sans regretter le grand metteur en scène qu'était alors Tim Burton, disparu corps et biens depuis plus d'une décennie...

 

 

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