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Le journal de Pok
25 janvier 2021

"The Crown - Saison 4" de Peter Morgan : la légende de Lady Di et les années Thatcher...

The Crown S4 poster

La nouvelle saison de "The Crown" était, forcément, la plus attendue de toutes, parce qu’avec l’entrée en scène de l’idole globale que fut Lady Di, ainsi que de Margareth Thatcher, monstre politique qui marquera son époque autant que Sir Winston Churchill la sienne, The Crown touchait cette fois à deux mythes quasi-contemporains, et que, par conséquent, le pari des showrunners devenait sensiblement plus risqué… Et il faut bien admettre que Gillian Anderson semble souvent trop dans l’effort, tant elle cherche, peut-être pénalisée par l’absence d’une vraie ressemblance physique, à trouver la vérité du personnage de Thatcher dans l’imitation de sa voix, de ses expressions, de sa gestuelle et de ses poses. Le même reproche peut être fait à Josh O’Connor, qui semble beaucoup moins à l’aise en Prince Charles que dans la saison précédente, avec ses regards fuyants et sa tête toujours baissée (… même si l’on veut bien admettre que la personnalité troublée et trouble du Prince justifie cette rigidité alarmante !).

A l’inverse, le choix de la quasi-inconnue Emma Corrin pour interpréter la Princess of Wales est une formidable réussite, tant la jeune femme irradie en permanence une lumière éblouissante et justifie pleinement à l’écran le culte universel que suscita dans la réalité la jeune princesse. Les 4 épisodes (seulement !) centrés sur elle (Episode 2 : "The Balmoral Test" ; épisode 3 : "Fairytale" ; épisode 6 : "Terra Nullius", et dans une moindre mesure l’épisode 9, "Avalanche"…) sont des réussites majeures, conjuguant éblouissement et douleur devant les souffrances d’une jeune femme aussi brillante, littéralement broyée par le comportement de son mari et par l’indifférence presque criminelle de la famille Windsor. La série s’élève alors à de telles hauteurs d’intelligence et de classe qu’on souffre un peu lorsque, à chaque fois, l’épisode suivant nous oblige à quitter l’intimité de Diana Spencer pour explorer d’autres aspects de l’histoire de la monarchie anglaise.

C’est la guerre

Certains ont regretté aussi que la série n’analyse pas plus l’impact socio-économique du leadership Thatcher sur la Grande-Bretagne, mais on veut bien admettre que ce n’est pas là le sujet central de The Crown. Et on leur rétorque que ce qui est montré de Margareth Thatcher est déjà singulièrement accablant : son mépris pour les classes laborieuses, paradoxalement combiné avec une haine sauvage envers l’aristocratie, son indifférence vis-à-vis de la misère qui s’étend sur le pays, la violence avec laquelle elle a lancé le pays dans la Guerre des Malouines (même si, en face, la junte des généraux tortionnaires argentins méritait bien cette leçon !), son racisme profond, exprimé sans réserve vis-à-vis des leaders des pays du Commonwealth, son indéboulonnable certitude en ses choix, même contre tout le reste du gouvernement… tout est bien ici, bel et bien montré, jusque dans le fait qu’Elizabeth, toute traditionnelle qu’elle soit, et confinée à son rôle sans autorité aucune, ne puisse plus supporter sa First Minister (voir le formidable huitième épisode 48 :1, grand moment d’abjection politique !).

La saison se referme de manière intense par un dernier épisode, le bien nommé "War", qui concentre en 54 minutes deux crises majeures : la rébellion des députés conservateurs contre Thatcher qui conduira au départ anticipé de celle-ci, et la véritable – et terrible – déclaration de guerre (et de haine !) du Prince Charles à son épouse, qui va entraîner les évènements dramatiques que l’on a encore en mémoire. Préparons-nous donc psychologiquement à la cinquième saison… qui, l’année prochaine, devrait a priori à nouveau opérer un remplacement des acteurs dans certains rôles principaux…

On en tremble à l’avance !

 

 

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