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Le journal de Pok
19 janvier 2021

"Brassic - Saison 1" de Daniel Brocklehurst et Joseph Gilgun : Shetland spotting...

Brassic S1 affiche

Il faut bien admettre que "Brassic" commence assez mal : les deux premiers épisodes racolent sur le terrain bien stérile du regrettable "Trainspotting", avec moins de talent et de moyens. On sait bien qu'il ne manque pas de téléspectateurs prompts à se réjouir devant le spectacle souvent déplorable offert par une bande de bras cassés confrontés aux résultats de leur nullité, mais ce genre de "franche rigolade" épuise bien vitre notre bienveillance. Et là, ô joie, à partir du troisième épisode, quelque chose se passe : soit les responsables de la série ont réalisé qu'ils allaient vite tourner en rond, soit depuis le début, ils avaient un plan, qui avait toujours été d'enrichir leurs blagues douteuses de potaches de ce vieux fond de réalisme social et d'émotion "populaire" qui a toujours été le vrai fond de commerce du cinéma anglais.

A partir de là, avec bien entendu des hauts (vraiment hauts) et des bas (pas trop bas), "Brassic" a trouvé le ton juste : les personnages acquièrent une vraie profondeur - et en particulier Vinnie, le protagoniste central (interprété par Joseph Gilgun, co-créateur de la série), qui s'avère bien plus complexe que l'on pensait au début -, et le contexte social, voire politique d'une Angleterre de plus en plus dévastée par la pauvreté, d'un monde dont il devient de plus en plus difficile de se sortir, devient prégnant. On rit finalement plus devant les mésaventures de cette jeunesse perdue dont l'énergie est celle du désespoir, quand on saisit combien cette "punk attitude" est reflet nihiliste d'un vrai sentiment de "no future", bien plus cruel aujourd'hui qu'il y a cinquante ans.

Mais c'est quand Brocklehurst et Gilgun se frottent franchement à l'absurde que leurs plaisanteries nous touchent le plus, comme dans le délirant et magistral cinquième épisode, qui atteint un niveau d'excellence qu'on n'aurait pas cru possible en débutant le visionnage de "Brassic".

PS : à noter aussi la surprenante participation à cette sombre affaire de Dominic West, hilarant en psychologue déviant !

 

 

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