Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal de Pok
15 novembre 2020

Séance de rattrapage : "Plaire, Aimer et Courir Vite" de Christophe Honoré : drôle d'époque pour une rencontre

Plaire Aimer Courir Vite affiche

On a un peu de mal à parler de Christophe Honoré, ou en tout cas de notre "amour" pour ses films... alors que son importance au sein du cinéma d'auteur français est de plus en plus incontestable... même s'il ne reste plus grande concurrence dans le domaine, malheureusement. Certains de ses films nous ont enchantés (au hasard, "Dans Paris" ou "les Chansons d'Amour"), tandis que d'autres nous ont franchement déplus ("Ma Mère", ou le récent "Chambre 212"), mais tous nous ont semblés singuliers, audacieux... ce qui le place clairement en échappé du peloton.

"Plaire, aimer et courir vite" - titre superbe - est un vrai moment de bonheur, traversé même par instants d'éclairs de grâce bouleversants, souvent dus à l'inspiration de Vincent Lacoste, méconnaissable dans ce qui est à date, clairement, son plus beau rôle, et de Pierre Deladonchamps, qui arrive presque toujours à sauver un personnage de parisien intello à qui l'on aurait très envie normalement de donner des claques. C'est d'ailleurs l'alchimie entre les deux acteurs qui illumine leur histoire d'amour, la rend totalement crédible, passionnante même, et sauve le film de la gravité excessive du récit - réaliste, là n'est pas la question - de l'hécatombe du sida dans les années 90.

La réalisation de Christophe Honoré a rarement été aussi élégante que dans "Plaire, Aimer et Courir Vite", et l'image, bleutée - mais pas dans le registre habituel des "images bleutées" du cinéma hollywoodien par exemple - constamment superbe ; la bande originale est particulièrement transcendante dans son choix de morceaux essentiels de l'époque. Bref, le plaisir du cinéphile serait total, si le film n'était pas exagérément long, sans que son thème en soit plus riche pour autant ni ses personnages, tous remarquablement campés et composés, en soient plus complexes. Ce n'est pas là une réserve majeure, juste une légère irritation en pensant que, ramenée à 1h45, cette chronique romantique et lucide d'une belle rencontre au mauvais moment - à la mauvaise époque - aurait peut-être été un réel chef d'œuvre.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal de Pok
Publicité
Le journal de Pok
Archives
Publicité