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Le journal de Pok
27 octobre 2020

Le trip ultime avec VDGG et Peter Hammill : "Fool's Mate" (1971)

Fool_s_Mate

On est en avril 1971, et la créativité de Peter Hammill n'a pas de limite : il vient de sortir coup sur coup deux albums très réussis de Van der Graaf Generator, et il a encore "sur les bras" une grosse dizaine de titres qu'il considère comme ne faisant pas partie de l'univers du groupe, des chansons parfois plus simples, surtout moins "ambitieuses" par leur thème, moins "science-fiction / heroic fantasy" aussi, si l'on veut. Des chansons plus intimes, et aussi pour certaines presque... "pop". C'est pourtant avec la même fine équipe (musiciens, invités - dont Robert Fripp - producteur, artiste pour la pochette,...) que Hammill réalise donc son premier album solo... qui ne sonnera en effet pas du tout comme un album de VDGG (à l'exception peut-être de la chanson "Vilking", qui, un peu étendue, aurait fait belle figure sur "H to He...").

"Fool's Mate" est rarement cité par les fans de Peter Hammill parmi les albums qu'ils préfèrent : trop disparate, trop... coloré, trop peu... sérieux peut-être. par rapport aux disques qui suivront. Comme une sorte de divertissement de l'artiste avant de repasser à des choses plus importantes. Et pourtant, même s'il a plus l'allure d'une compilation de chansons que d'un album cohérent comme on les concevait à cette époque-là, il est peut-être l'un de ceux de la copieuse discographie de Hammill / VDGG qui a le moins vieilli ! D'abord parce qu'il est très peu "progressif" au sens classique du terme, ensuite parce que la plupart des compositions sont superbes du pur point de vue mélodique. Bien sûr, et c'est bien connu, "Fool's Mate" contient deux des plus belles chansons jamais écrites par Peter, "Vision" et "Birds", toutes deux dans des interprétations inégalées. Mais on y trouve aussi un réjouissant hymne pop, "Sunshine", qui ressemble fort à une matrice de "Liberation", le second (et magnifique) album de "The Divine Comedy". Et, honnêtement, mis à part deux chansons plus... grisâtres, "Candle" et "Child", il s'agit d'un album plein de vie, de sentiments extrêmes, certes pas toujours gais, mais régulièrement inspirants.

Il est assez amusant, ceci dit, que le titre de l'album se réfère au "mat de l'imbécile" ou encore "mat du débutant", terme qualifiant aux échecs (sur la pochette) la plus courte partie d'échec possible, une victoire en deux coups. Hammill avait-il conscience que ce premier album, pourtant sans prétention artistique particulière, serait celui le plus susceptible de lui apporter renommée et succès ? Et les 2 coups gagnants, ne sont-ils pas "Vision" et "Birds" ? "Fool's Mate" fut considéré par plusieurs critiques musicaux britanniques comme l'un des meilleurs albums de l'année 1971, un honneur que Peter Hammill ne connaîtrait plus jamais.

 

 

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