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Le journal de Pok
5 septembre 2020

Promenade sur les traces d'un géant, Neil Young : "Life" (1987)

Life

Le soir du vendredi 29 mai 1987, nous sommes au concert de Neil Young & Crazy Horse au Palais des Sports de la Porte de Versailles, à Paris (concert originellement prévu à Bercy et ramené à une salle plus petite faute de préventes...), et sous un déluge de guitare plombée et de solos hystériques, nous ne pouvons que nous réjouir : Neil Young, le grand, l'unique, nous est revenu ! Sur la set list, quatre nouveaux titres, vraiment convaincants : "Too Lonely" (rock de forcenés...), "When Your Lonely Heart Breaks" (ballade mid tempo à fort degré d'émotion), "Mideast Vacation" (rock dur et politique, sur lequel Neil paraît particulièrement pugnace) et "Long Walk Home" (un futur classique, sans aucun doute...).

Le 6 juillet, à peine deux mois plus tard, nous nous ruons donc sur "Life", le nouvel album, et là... patatras ! Nous ne retrouverons presque rien de la splendeur électrique live : nous avons droit à un son frêle, saturé d'effets spéciaux cheap, de claviers ridicules, avec la batterie en avant qui sonne creux, et le chant de Neil massacré, que ce soit dans la colère comme dans l'émotion. Pourtant, ce disque a été paraît-il enregistré "live" avant d'être retravaillé en studio, comme ça avait été le cas du formidable "Rust Never Sleeps", il y a presque dix ans déjà... mais il ne reste absolument rien de ce que nous avons entendu.

Le "vieux" Crazy Horse est entré en collision frontale avec cette "nouvelle vision" du son "moderne", électronique et clinquante, que Neil a adoptée ces dernières années, et la catastrophe est sévère. Alors qu'on sent bien dans une bonne moitié des compositions - tout-à-fait correctes - que Neil Young nous revient, quelque chose a empêché ce retour tant espéré de se concrétiser sur l'album.

"Life" est un disque souvent honni par les fans, et il est vrai qu'il contient de vrais ratages : "Around the World" est un véritable désastre, avec un long passage aux synthés insupportable ; "Prisoners of Rock'n'Roll" ne vaut que par ses paroles bravaches (une vraie déclaration d'intention, et de guerre à Geffen : "People tell us / that we play too loud / But they don't know / what our music's about / We never listen / to the record company man / They try to change us / and ruin our band / That's why we don't wanna be good") parce qu'il est clair que le Crazy Horse n'est pas taillé pour le punk rock pur et dur, ni même pour le garage ; "Inca Queen" commence bien, mais se révèle terriblement peu inspiré, et franchement interminable, avec ses près de 8 minutes alors que deux auraient suffi...

Mais, pour nous, qui étions le soir du 29 mai 1987 au Palais des Sports, il n'est pas un disque aussi détestable que ça. Seulement un disque raté. Parce que la vie, la vraie, bouillonnait à nouveau. Et la suite allait le confirmer de belle manière !

 

 

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