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Le journal de Pok
12 février 2020

Les Nuits de l'Alligator à la Maroquinerie, le dimanche 9 février : King Khan's Louder than Death

2020 02 09 King Khan Maroquinerie Paris (4)

22h00 : Qui n'a jamais vu King Khan en chair et en os peut s'attendre à un petit choc en voyant débouler sur scène, annoncé par un quadra américain débonnaire qui s'avérera être Sean Wood, leader des Spits (on l’appelle donc Sean Spits !), un indien bedonnant vêtu seulement d'un slip moulant, d'un gilet en jean et d'une casquette de flic américain. Punk ! Ah oui, on allait oublier les inévitables lunettes noires et le plus original collier de dents !

King Khan – en fait un Canadien de Montréal, qui parle donc bien le Français - se produit en ce moment sous le joli nom de Louder than Death, originellement un projet commun avec Sean et d’autres musiciens, mais qui est perpétué désormais avec l’aide du redoutable combo bordelais Magnetix, qui va se révéler particulièrement efficace ce soir… Et spectaculaire, ce qui ne gâche rien ! Après quelques ennuis 'mécaniques" avec ses fils et sa sangle, Fred Bourdil (ex-Shrines, le groupe précédent du Khan…) nous offrira, sans jamais cesser de sourire, un festival de basse, assorti de poses rock'n'roll immortelles. A la batterie, Agnès maintiendra le tempo forcené qu'il faut, tandis que Stéphane, avec un faux air de Captain Sensible avec son béret, fera pleuvoir sur nous un déluge de distorsion...

Ce n'est pas pour rien que le nom du membre des Damned surgit ici, car Louder than Death évoque franchement les débuts du punk anglais original circa 77 : un esprit potache réjouissant, des morceaux courts au rythme furieux, des paroles engagées, des vocaux vociférés et des mélodies accrocheuses s'appuyant sur des refrains-slogans facilement mémorisables que le public peut reprendre en chœur même si c'est la première fois qu'il entend la chanson (meilleur moment de la soirée pour nous, gueuler « Narcissists, they don't exist » sur une chanson moquant les accros à l'image !)... le tout dans une ambiance de franche pagaille et de bonne rigolade (la sodomie d’une marionnette, d’entrée de jeu, montre qu’on ne se prend pas trop au sérieux sur scène !). Bon, pas de glaviots, c'est vrai, la mode est passé, mais une (gentille quand même) provocation du public, accusé d'être trop sage... surtout dans ses premiers rangs.

2020 02 09 King Khan Maroquinerie Paris (29)

Car King Khan, outre son impressionnante présence physique, est très drôle, qu'il s'agisse de ses commentaires d'introduction des chansons ("celle-ci est sponsorisée par le coronavirus et Air B'n'B") ou de ses interactions avec le public (il aura ainsi décidé que notre ami Robert est un échappé du Cirque fu Soleil !), et le côté bon enfant du set équilibre allègrement la virulence punk.

Sean est convoqué pour chanter quelques morceaux des Spits, ce qui est quand même très élégant, et bien dans l'esprit de King Khan, qui aidera aussi Diego, un enfant d'une douzaine d'années à réaliser un beau slamming ! Après nous avoir accusés de ne pas avoir l'esprit assez ouvert parce que nous sommes réticents à applaudir les "merveilleux nouveaux fascistes qui montent partout", King Khan termine son set d'une heure dix en nous laissant sur les rotules, transpirants et aspergés comme il se doit de liquides divers et variés.

Punk's not dead !... comme on le répète comme un mantra tous les jours, et c'était bien réconfortant de voir ainsi réactivées les vérités profondes d'une rébellion joyeuse qui reste plus que jamais nécessaire.

 

 

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