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Le journal de Pok
16 décembre 2019

L’Épée à la Cigale (Paris) le samedi 14 décembre

2019 12 14 L Epée Cigale (10)

20h45 : La scène est joliment décorée, avec tapis au sol, lampes exotiques et surtout une splendide épée / symbole en plein centre. Il y a du monde, car en plus du quatuor emblématique de l’Épée aligné sur le devant, nous avons quatre musiciens “au second plan”, contribuant au son assez monstrueux qui sera celui du groupe. On sait qu’à la Cigale on bénéficie la plupart du temps d’un excellent son, et ce soir, ça sera parfait, avec la voix d’Emmanuelle bien audible malgré le déluge de guitares saturées (en moyenne quatre guitares en même temps, et parfois même cinq, ce qui est quand même un vrai bonheur pour les amateurs de l’instrument !).

Bon, la soirée commence progressivement avec une mise en place sur la narration de la Brigade des Maléfices, où tout ce joli monde prend ses marques. Emmanuelle, entièrement de noire vêtue, assure un show minimal au centre, se contentant d’onduler derrière son micro, et de lever les bras en guise de danse exotique : ce n’est pas vraiment grave, la grande majorité des gens dans la salle étant venus plutôt pour se faire exploser les oreilles sur une version “noise” du Velvet Underground. A droite, ce bon Anton – qui évidemment rameuté ses fans – reste caché derrière ses cheveux, et est assez discret pendant la première partie du set, mais, on va le voir, va se rattraper sur la fin. A gauche, Marie et Lionel constituent le noyau dur de la musique, ou plutôt son cœur battant, ceux qui ajoutent le petit plus d’émotion au cœur de la tempête…

2019 12 14 L Epée Cigale (30)

Plus la soirée avance, plus le set prend de l’ampleur, avec des guitares de plus en plus impressionnantes : comme le faisait remarquer un ami, il y a une différence essentielle entre le son et le style d’Anton et ceux de Lionel, et cet écart est à même de créer un déséquilibre, mais ce soir, sans doute avec l’aide des autres guitaristes et du son puissant, une véritable osmose s’opère. Si l’on a pu regretter l’absence de Bertrand Belin sur On Dansait avec Elle, laissant Emmanuelle un tantinet exposée, il faut bien dire que l’enchaînement Shadow People / Ghost Rider est imparable, et balaie toutes les réserves que l’on a pu avoir sur le concept du groupe : si l’album “Diabolique” a quelques faiblesses, celles-ci disparaissent sur scène.

Le set se termine au bout d’un peu plus d’une heure avec une partie de guitare phénoménale d’Anton sur son Istanbul is Sleepy, le titre qu’il avait écrit pour les Limiñanas. Le bougre est désormais bien à fond, et ça fait vraiment plaisir à voir.

Rappel en forme de déluge d’électricité, avec deux instrumentaux (ou quasi…) surpuissants, Un Rituel Inhabituel et The Train Creep A-Loopin (les Limiñanas, encore…), où les deux guitares de Lionel et Anton font des merveilles. Un niveau sonore un peu plus élevé nous aurait certainement permis d’atteindre l’extase totale, mais la législation française étant ce qu’elle est, nous ne pouvons plus que rêver à ces tourments proches du cataclysme qu’un My Bloody Valentine, par exemple, savait faire naître à la fin du siècle dernier…

On se quittera donc après une heure vingt d’un concert qui a dépassé nos espérances. Les plus cyniques parmi nous n’ont pas pu s’empêcher de remarquer que les seuls vrais moments de folie dans la salle ont été provoqués par les morceaux des Limiñanas : ce n’est pas faux, mais c’est certainement négliger l’importance d’Emmanuelle au sein de ce projet original qu’est L’Épée.

 

 

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