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Le journal de Pok
31 octobre 2019

The Divine Comedy à la Salle Pleyel (Paris) le lundi 28 octobre

21h : Le décor sur scène laisse craindre une transformation du concert de The Divine Comedy en une petite pièce de théâtre, ce dont nous n’avons pas vraiment envie, honnêtement : double porte IN / OUT, bureau avec chaise, lampe et ordinateur allumé, divers accessoires illustrant le thème de “Office Politics”… Le groupe – guitariste, bassiste, batteur et deux claviers ! – est en noir et blanc, vêtu de manière assez formelle, sinon corporate, mais Neil porte un superbe costume rouge vermillon. Neil fait un peu plus son âge qu’avant (49 ans !), petite barbe et lunettes de vue (qu’il quittera un moment en prétextant qu’il « a peur de nous voir trop nets, et qu’il préfère que le public soit flou… »). Il a l’air en outre assez fatigué, et sa voix n’a pas sa splendeur habituelle, ce dont il s’excusera plusieurs fois…

2019 10 28 The Divine Comedy Salle Pleyel (23)

Le groupe attaque fort avec une version hyper dansante de la merveilleuse scie électro-pop Europop, avant d’enchaîner avec une version elle aussi très swinguante de To Die a Virgin. Même si durant ces deux morceaux, la voix de Neil est un peu sous-mixée, le son sera ensuite parfait, et hormis des difficultés à monter dans les aigus – sur I Like, que Neil dira hésiter à chanter – nous n’aurons aucune raison de nous plaindre des performances vocales de celui qui est quand même l’un de nos chanteurs préférés ! Commuter Love, assez peu fréquemment joué nous semble-t-il confirme, après l’évidence de Generation Sex, la volonté de Neil de renouveler (enfin ?) l’expérience live qu’il nous offre : nombreux sont ceux qui se plaignent de setlists faisant la part trop belle aux éternelles mêmes chansons, alors que le song book de The Divine Comedy regorge de merveilles !

Neil nous embarque alors dans le récit au long court de “Office Politics”, qui dévoile en live beaucoup plus de charmes… même si le tunnel expérimental de The Synthesiser Service Centre Super Summer Sale reste toujours aussi vain et même pénible : la sélection des huit autres morceaux joués ce soir est en fait impeccable, du fracas Rock inhabituel (pour Neil Hannon…) de Infernal Machines au déchirant I’m a Stranger Here, cri de détresse de ceux qui sont de plus en plus déphasés, voire abandonnés sur le bas-côté par une société obnubilée par sa marche en avant. Mais, avouons-le, c’est quand même le bref retour au Divine Comedy éternel du génial To the Rescue qui provoque en nous la première grande, grande émotion de la soirée. Eh oui, nous qui réclamions à grands cris du changement, nous voilà ridiculement comblés par la plus classique des chansons jouées ce soir !

2019 10 28 The Divine Comedy Salle Pleyel (31)

Le set entre dans sa dernière ligne droite, avec un retour aux crowd pleasers éternels – le toujours jouissif National Express, ou le bouleversant Lady of a Certain Age, peut-être d’ailleurs le meilleur texte jamais écrit par Neil. Neil, qui n’en peut plus vocalement, tousse beaucoup et doit avaler gorgée d’eau sur gorgée d’eau pour pouvoir encore chanter.

Le rappel sera, logiquement, un peu écourté, et nous serons privés de notre premier amour, un Daddy’s Car prévu sur la setlist. Mais il nous restera deux immenses moments d’une beauté somptueuse : encadré – de très près – par toute sa troupe, Neil nous offre deux versions épurées, près de l’os, de Songs of Love, et surtout de Tonight We Fly, qui nous mettent, littéralement les larmes aux yeux : « And when we die / Oh, will we be / That disappointed / Or sad / If heaven doesn't exist ? / What will we have missed ? / This life is the best we've ever had »…

The Divine Comedy mérite toujours plus son nom dantesque, même lorsque les ambitions symphoniques et lyriques de Neil sont mises de côté comme en ce moment, pour sonner plus direct, plus Rock même. The Divine Comedy, même lorsque Neil cherche une nouvelle voie pour son projet, reste l’une des expériences scéniques les plus bienfaisantes qui soient ; entre rires et larmes, entre nostalgie et espoir, entre colère et bienveillance, nous avons parcouru en 1h40 toute la gamme des sentiments humains.

Qui dit mieux ? 

 

 

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