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Le journal de Pok
5 mars 2019

"The Umbrella Academy - Saison 1" de Jeremy Slater : le coup du parapluie

The_Umbrella_Academy Poster

On voit bien ce que Netflix a voulu faire avec cette nouvelle série, "The Umbrella Academy" : répéter le succès artistique et commercial du formidable "Haunting of Hill House" en appliquant la même recette - la chronique très émotionnelle d'une famille dysfonctionnelle - au récit de super-héros. Et le résultat, sans atteindre à la grandeur de la série de Mike Flanagan, est loin d'être un échec : souvent passionnant, parfois profondément touchant - comme l'or d'un épisode 6, qui est le couronnement absolu de la saison, où est offert aux personnages lors d'une boucle temporelle (vite refermée) la possibilité du bonheur -, "The Umbrella Academy" fait d'ores et déjà partie des belles réussites de Netflix. A partir d'un excellent matériau de départ, la BD par Gerard Way et Gabriel Bá, les showrunners ont en effet réussi à créer et maintenir tout au long des 10 épisodes de cette première saison une esthétique originale, assez proche finalement d'un baroque ludique à la Tim Burton, et surtout une ambiance à la fois dépressive et humoristique qui permet de passer outre les habituelles errances d'un scénario qui est loin d'être parfait.

Les ruptures de rythme et les invraisemblances du scénario sont d'ailleurs le principal reproche fait à une série qui intègre au forceps des éléments de deux récits différents de la BD, et qui n'hésite pas à aller s'aventurer sur des chemins de traverse qui ne font pas avancer l'intrigue (comme la jolie histoire d'amour entre Hazel et Agnes), mais dont on peut trouver qu'ils constituent une grande partie du charme de "The Umbrella Academy". On peut, à l'inverse de ces critiques "utilitaristes", pointer que la véritable faiblesse de la série, c'est l'absence d'une véritable vision d'auteur qui lui apporte cohérence et "purpose" (comme disent les Anglo-Saxons), ce qui était exactement le point fort de "The Haunting…" : on reste trop finalement du mauvais côté de la limite entre Entertainment facile et véritable œuvre, la preuve en étant les tous derniers épisodes, décevants, qui en recentrant l'histoire sur le sujet principal de la menace "de l'Apocalypse" retombent un peu dans le commun du cinéma de super-héros, avant de nous laisser en plan avec un cliffhanger indigne.

On peut également déplorer un casting très moyen (ou bien une direction d'acteurs très standard), d'où émerge seulement le fascinant Aidan Gallagher qui, du haut de son 1m60 et de ses quinze ans, enfonce tous les autres interprètes, et en particulier une Ellen Page sans substance qui n'arrive jamais à trouver la vérité de son personnage.

En résumé, malgré ces réserves, on sort de "The Umbrella Academy" plutôt satisfait, et prêts à attendre un an la seconde saison.

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