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Le journal de Pok
4 mars 2019

"Code 93" d'Olivier Norek : l'insupportable impuissance de l'être

Code-93

Ayant découvert Olivier Norek avec le puissant "Entre deux mondes", je me faisais un plaisir de lire ses polars plus "classiques", a priori basés sur son expérience de policier dans le 93... Et ce d'autant que quiconque vivant en Région Parisienne ne peut être que préoccupé, voire horrifié par la situation sociale de ces communes semblant s'enfoncer plus chaque année dans la violence et le crime.

La lecture de ce "Code 93", première "aventure" de Coste et son équipe, confrontés ici à des crimes presque fantastiques (zombie, combustion spontanée, vampirisme...) s'est avérée une petite déception, tant, hormis le contexte politique très intelligent (qui sent le vécu), qui est celui des statistiques de la criminalité et de la création du "Grand Paris" - un contexte finalement peu creusé puisqu'il est acquis que les politiciens sont intouchables -, tout le livre respecte à la lettre les règles les plus rebattues du polar contemporain : d'un côté on a un flic brillant et un peu rebelle, aimant son métier et aimé par son équipe, craint mais respecté par ses ennemis, et traumatisé dans sa vie amoureuse au point d'être incapable d'avoir une relation (hello, Harry Hole !) ; d'un autre des crimes outranciers qui permettent à l'auteur des dérapages gore largement sadiques et putassiers. Rien de nouveau donc sous le soleil noir du thriller, toujours dominé par la doxa scandinave, doxa que Norek adopte ici sans arrière-pensée.

Les seules vraies originalités viennent d'ailleurs d'une certaine maladresse - ou tout au moins inexpérience - dans la construction de l'intrigue, dans la mesure où il est vite assez aisé de comprendre ce qui se passe et même qui est le coupable, qui nous est d'ailleurs révélé à mi-parcours, désamorçant tout effet de surprise (pas de twist final ici, ce qui en soit n'est pas plus mal...), et dans le fait que le personnage principal est finalement plus spectateur qu'acteur d'une histoire qui le laisse, impuissant, sur la touche.

C'est sans doute là qu'on trouve le véritable réalisme d'un livre de pur divertissement écrit par un policier confronté aux limites de son métier face à l'opacité du pouvoir politique et à l'implacable montée de la violence sociale en France.

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