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Le journal de Pok
18 décembre 2018

"Mowgli : la Légende de la Jungle" de Andy Serkis : l'enfant sauvage

Mowgli_La_Legende_de_la_jungle affiche

Ceux qui ont été marqués, enfants, de manière indélébile par la lecture des contes poétiques (et politiques !) de Kipling constituent certainement une cible inatteignable pour les ambitieux qui se lancent dans l'adaptation impossible du "Livre de la Jungle" : après les ineffables Studio Disney, toujours empressés à transformer un beau matériau en excrément globalement digestible - l'habituelle niaiserie musicale de notre enfance, sauvée par un beau graphisme, puis récemment une horreur digitale absolue... -, le sympathique Andy Gollum Kong Serkis s'y colle et se plante à son tour.

Objectivement, il n'y a pas grand chose à sauver de son "Mowgli", si ce n'est, et ça fait une vraie différence avec le récent projet (quasi simultané en fait) de Disney, un souci de respecter l'oeuvre littéraire sur des points importants comme la nature profonde des personnages (le rôle central de la meute de loups, pour commencer...), mais aussi le déchirement insoluble entre l'homme et le loup chez cet "enfant sauvage", qui fait d'ailleurs écho à celui du film - assez oublié aujourd'hui - de Truffaut.

Serkis se révèle un piètre réalisateur au fil de scènes alignées comme à la parade sans provoquer la moindre émotion - ni souvent le moindre intérêt d'ailleurs - chez le spectateur, mais aussi un terrible directeur d'acteurs (personne dans ce casting prestigieux n'est réellement convaincant, et certains, comme Matthew Rhys ou Freida Pinto, sont même ridicules...). Le scénario, rassemblant maladroitement les morceaux de ce qui est au départ une succession d'histoires quasi indépendantes, fonctionne mal, tandis que les animaux en CGI sont, une fois de plus, hideux.

En étant généreux, on ne retiendra de ce nouvel échec que deux choses : la très belle scène du tigre s'abreuvant dans la rivière au fond de laquelle se cache l'enfant, et le destin déchirant du louveteau albinos, sans doute le plus beau personnage du film. Ce n'est pas beaucoup, et cela devrait encourager les prochains prétendants à laisser dormir tranquille l'oeuvre - clairement inadaptable - de Kipling.

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