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Le journal de Pok
24 novembre 2018

"Olympus Sleeping" de Razorlight : retour de rasoir

olympus sleeping

Razorlight ! Ah Razorlight ! Toute une histoire... et un peu notre histoire à nous les fans improbables de ce groupe généralement tourné en dérision par tous les gens de bon goût. Il y a dix ans - P... ! Dix ans ! -, nous défendions sans illusions ce groupe anglais "à succès", donc faiseur de soupe - mais de bonne soupe - américaine, emmené par un leader tête à claques qui n'attirait certes pas la sympathie. Si les albums étaient à peu près convenables mais tous perfectibles, Razorlight s'avérait néanmoins parfaitement à l'aise sur scène, livrant même à l'occasion des sets incandescents. Puis ce fut la désintégration du groupe. S'ensuivirent 10 ans de silence ou presque, avec un disque solo de Johnny Borrell ignoré par la terre entière, et une fausse réapparition du groupe il y a quelques années… jusqu'à cet album apparu presque par surprise : plus aucun musicien restant du Razorlight que nous aimions jadis, ce qui était prévisible, mais surtout un recentrage inattendu de Borrell sur un héritage new wave 1978-79 purement anglais.

Car "Olympus Sleeping" démarre à fond la caisse, dans un registre urgent, joyeux et ludique que l'on n'entend plus depuis des lustres, ou du moins qui est devenu rare dans la musique actuelle. Un choix surprenant de la part d'un artiste qui snobait ses compatriotes et louchait même franchement vers Springsteen sur "Slipway Fires" : cette fois, on se retrouve, un tantinet bluffés, à repenser aux premiers Costello, Joe Jackson, ou même Jam (sur le très élégant "Brighton Pier", sans doute le meilleur titre de l'album...), et à admettre que cet anachronisme têtu de Johnny Borrell ne manque vraiment pas de classe. L'inspiration s'épuise malheureusement au fil des morceaux, qui, s'ils retrouvent des sonorités et des ambiances plus familières, sonnent aussi beaucoup plus quelconques. On appréciera encore la sensibilité de Borrell sur la ballade "Iceman", mais l'on ne pourra guère s'empêcher de penser qu'en dix ans, il aurait dû accumuler plus de bonnes chansons que cela ! Et qu'il n'est guère encourageant d'avoir cette impression de redite, voire de remplissage alimentaire sur "Japanrock", "No Answers" ou même sur la conclusion du disque, "City of Women".

On devra donc admettre, avec l'ami Adam Green, qui ouvre avec beaucoup d'humour "Olympus Sleeping" en interrogeant - en vain - son "génie" sur la disponibilité d'un album de Razorlight qui ne soit pas totalement "merdique", que rien n'a changé : si aucun album de Razorlight n'est totalement "merdique", aucun n'est non plus totalement réussi. Et "Olympus Sleeping" ne fait pas exception.

Ce n'est pas très grave non plus, nous serons devant la scène lorsque Johnny et son nouveau gang passera par Paris en début d'année prochaine, et nous sommes prêts à parier que les chansons de "Olympus Sleeping" auront fière allure en live !

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