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Le journal de Pok
25 septembre 2018

"Family of Aliens" de Teleman : en dansant sur la table de la cuisine

Family_of_AliensQuatre ans déjà depuis l'apparition météoritique de Teleman (groupe fondé sur les décombres d'un autre groupe notable passé relativement inaperçu, Pete and the Pirates…) avec un somptueux "Breakfast" qui entra sans crier gare dans le Top10 des meilleurs disques pop jamais publiés, au moins pour la poignée de gens sur la planète qui l'avait écouté… Quatre ans que ce groupe discret, sans doute un peu trop même avec leur allure de premiers de la classe bien propres sur eux et leurs pochettes d'album géométriques anonymes, rame dans l'indifférence générale. Un second album forcément (?) moins réussi mais porté par un single brillant ("Düsseldorf") qui fit un flop, et un public de fidèles qui ne grossit pas : passer d'un concert parisien au Point Ephémère en 2016 à un second au Petit Bain cette année témoigne difficilement d'un succès croissant !

Et il y a fort à parier que ce n'est pas le nouveau "Family of Aliens" qui va changer quelque chose à cette désolante situation : revenant aux fondamentaux de "Breakfast", c'est-à-dire une extrême (et assez trompeuse) simplicité musicale au service de mélodies irrésistibles, le troisième album de Teleman sacrifie quand même ses tendances plus rock, et donc ses irruptions de cavalcades de guitare, à un confort d'écoute tout électronique. Un choix que l'on imagine imposé par un souci de plaire aux plus jeunes, plus sensibles aux sonorités… contemporaines. Sauf que, évidemment, la musique de Teleman n'a absolument rien de contemporain : il n'est même pas sûr que l'on puisse la qualifier d'intemporelle, c'est plutôt une vague impression de nostalgie douce-amère, un peu surannée qui nous envahit à l'écoute de perles comme "Family of Aliens" ou "Song for a Seagull"...

On notera çà et là des redites de mélodies déjà utilisées avant, qui inquiètent, et, comme dans l'album précédent, des plongées dans une pop trop atmosphérique pour vraiment accrocher l'auditeur ("Submarine Life" le bien nommé). Les fans de longue date des Nits remarqueront une fois encore une sorte de similitude entre les deux groupes, toute à l'honneur de Teleman quand on considère la carrière des vétérans bataves, mais qui laisse penser que le grand succès populaire n'est pas pour demain !

Et pourtant, pourtant, quelle émotion, quelle suave beauté se dégage de ce "Family of Aliens" ! Ceux qui auront la patience de se plonger dans cet album d'une finesse confondante seront mille fois récompensés par les irruptions de joie que sont "Cactus" ou encore "Fun Destruction", dance songs aussi mécaniques que complètement jouissives. Car ce que la musique de Teleman diffuse généreusement, c'est avant tout une impression tenace d'un bonheur qui semble nous revenir de notre enfance la plus lointaine, la plus insouciante. On appellera cela un véritable tour de magie, puisque du chapeau bien défraichi de la pop la plus classique sortent à nouveau ces colombes et lapins qui nous tirent des "Oh !" de surprise et d'admiration…

… sans même parler de cette fameuse "famille d'extra-terrestres" !

"Happiness gonna find you / Gonna fly next to you all the time / Satellite, are you lonely? / Spinning away in the dark all these years / Family of aliens / Dancing around on the kitchen table"

Finalement, il n'y a rien de plus simple que le bonheur, il suffit de danser autour de la table de la cuisine en écoutant les chansons de Teleman !

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